Dans son état le plus simple et le plus modeste, Solam se livre sans tabou. Le natif de Ntsoudjini et talent aux mains d’Or de la musique aux Comores nous laisse entrer dans sa « peau » et nous fait découvrir sa vraie personne, nous parlant de ses projets et de ses coups de cœur.
Né de familles attachées à la religion, Elamine Said Ali, connu sous le nom de Solam, n’est pas à présenter. Son talent musical fait écho auprès de tous ceux qui s’y intéressent. Diplômé en développement informatique, le natif de Ntsoudjini a eu le déclic de la musique dès son plus jeune âge. « J’ai commencé la musique en 2010. Depuis mon enfance, je ne peux pas définir exactement la période, y’avait des jeux à la maison que mon oncle nous envoyait et je jouais avec ça. Mais c’est quand j’avais treize ans, en 2010, que j’ai décidé de devenir musicien. J’ai commencé alors à intégrer le groupe de mon village et à côtoyer le milieu », se souvient ce jeune aux mains d’Or.
Si aujourd’hui Solam apparait aux côtés des grands noms de la scène musicale comorienne, ce dernier se souvient que c’est en s’inspirant de son oncle, Momo, qui est aussi musicien, que son rêve de devenir musicien naquit. « J’ai commencé à regarder des vidéos de mon oncle qui jouait du piano sur Youtube et j’ai rêvé d’être comme lui, jouer des belles notes », avoue celui qui cite son compère et rappeur ASAM comme une autre source de motivation et d’inspiration. « Quand il m’a vu avec mon déclic de devenir musicien, il (Asam) m’a remis le logiciel et delà je me suis accroché », poursuit-il.
Présent sur nombreuses scènes notamment avec Dadiposlim et Goulam et bien d’autres artistes comoriens, Solam, sans se vanter, avoue n’avoir pas encore été impressionné. Ce dernier avoue seulement avoir été attiré par une scène en particulier et cite le concert avec Maalesh au pôle culturel de Chirongui à Mayotte et un autre avec Chebli lors du Chemin du Twarab qui a eu lieu au Retaj. « Si ces deux scènes m’ont marqué, c’est en grande partie grâce à la valeur accordée à la richesse de notre culture », explique notre interlocuteur.
Si Solam avoue avoir côtoyé plusieurs grands noms de la scène musicale, il admet que seul Maalesh aura marqué sa vie grâce à son expérience et son talent. Plongé dans ses rêves, il nous fait savoir que l’artiste avec qui il souhaite et espère collaborer c’est Abdallah Chihabi. « Sa musique me touche et le fait qu’il soit multi-instrumentaliste comme moi, m’inspire beaucoup », lance-t-il. Prêt à nous parler de lui, il nous livre ses préférences musicales. Ce dernier évoque le compas, le reggae et la musique classique comorienne en citant des grands noms comoriens à l’instar de Boule des îles et Chamsia Sagaf. Des instruments qu’il pratique, Solam parle du piano, de la guitare, de l’harmonica et du saxophone. « Je peux jouer tout genre de musique comme je peux toucher à tous les instruments mais il y a ceux avec lesquels je suis plus à l’aise », dit-il.
Dans un avenir proche, « l’autodidacte » rêve de voir naitre une école de musique pouvant aider et permettre aux prochaines générations d’apprendre à jouer. Un souhait qui pourrait se réaliser avec l’appui de certaines personnes selon lui. Le natif de Ntsoudjini entend bien contribuer, à travers ce projet d’école, « rehausser et enrichir la musique comorienne ». Au cours de cette courte période, celui qui collabore avec des artistes en Tanzanie, en France, en Nouvelle-Calédonie, en Haïti et au Congo, espère « être le symbole, un ambassadeur » de toute une entité musicale du pays.
Homme à « tout faire » dans le concours Nyora, Solam avoue qu’il s’agit d’une très belle expérience. « La qualité de l’équipe prouve l’importance de ce concours. Tous les membres de l’équipe, chacun excelle dans son domaine et c’est la meilleure chose, même si l’aventure en soi est stressante personnellement vu ma responsabilité au sein de l’organisation qui est la recomposition des musiques. Mais je m’en sors bien », avoue-t-il.
Dans la mission principale de Nyora qui consiste à faire éclore des talents de la musique, Solam, lui soutient cette idéologie mais regrette que dans la société comorienne, le musicien soit perçu comme un homme perdu. « La musique ne nous prive pas d’être une bonne personne et instruite. Il est temps d’enlever les clichés et les préjugés », conclut notre interlocuteur.
A.O.
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