Hier a démarré le festival ‘’Ntso Uziine’’. Au Cndrs, une table ronde a accueilli des artistes issus de différents domaines, la direction des Arts, de la Culture et du Patrimoine, les journalistes et le public pour un échange constructif autour de l’avenir des Arts, de la Culture et du Patrimoine des Comores.
Vivre de son art, beaucoup y aspirent, peu y sont parvenus. « Dans l’avenir, nous pouvons nous attendre à une évolution progressive... », a lancé hier, le chanteur Chebli Msaïdie lors de la rencontre autour du sort des artistes comoriens au Cndrs, dans le cadre du festival Ntso Uziine. Fervent défenseur des modes et expressions artistiques, le chanteur, l'un des premiers à avoir imposé sa passion comme un travail à part entier, se souvient des difficultés rencontrées: « Je me rappelle qu’au début, lorsque nous avons commencé, nous avions du mal à nous en sortir. Les gens nous prenaient de haut. Aujourd’hui, nous pouvons nous en réjouir ».
Le rappeur Cheikh Mc, la slameuse Intissam, l'artiste peintre Zaïnou El-Picasso, le chorégraphe Seush, le chanteur Chebli Msaidie ou encore le musicien/producteur Abdallah Chihabi,... autant d'artistes de divers horizons, réunis pour débattre, discuter, retenir et partager leurs points de vue sur l’avenir de l’artiste comorien et des arts. Pour Intissam, le problème réside non dans la création, mais plutôt dans la production et le manque de subvention. « La création, on y arrive même sans moyen ». La co-fondatrice du collectif Art de la Plume invite les autorités à prendre part au dialogue. « Nous faisons un travail qui peut faire avancer l’économie du pays. Dans ce cas, il nous faut développer une politique nationale pour valoriser la culture, l'art et l'artiste ».
Valoriser, mais aussi budgétiser les besoins des artistes. Pragmatique, le producteur et musicien Abdallah Chihabidine insiste sur la mise en place d’une politique culturelle. Le cofondateur du premier studio d’enregistrement de la place, Studio1, appelle les artistes à établir une ligne budgétaire. « Nous, les artistes, devons-nous structurer et être une force de proposition. Et définir des priorités tout en associant la presse ». Il sera très vite appuyé par l'auteur Mohamed Zaine. Le type de création, la construction d’une communauté d’artistes, l’alliance avec la presse et la mise en place d’une politique culturelle seront finalement les pistes dégagées lors de ce rassemblement qui a vu également la participation de Mme Wahidat, directrice de la culture, des arts et du patrimoine culturel, qui n'a pas manqué de citer les artistes et évènement financés par son ministère.
« Il y’a une subvention pour la culture, la jeunesse et le sport de 187 millions par trimestre mais pas un budget pour la culture. Si Abdallah a parlé de milliard, c’est parce que dans le plan quinquennal, on a prévu la construction d’un centre culturel à hauteur de 600 millions », explique Mme Wahidat. Un projet pour la valorisation et la protection des arts et de la culture serait à l'en croire en cours et un autre sur la protection du droit d’auteur, soumis à l’Assemblée. Un rassemblement qui finira sur une note positive puisque les intervenants, bien que conscients des nombreuses difficultés auxquelles ils doivent et devront faire face, assurent « qu’ensemble, tour est possible ».
A.O Yazid
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