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des Comores

Culture Hip-hop 2JEEZ : « J'arrête le rap... »

Culture Hip-hop  2JEEZ : « J'arrête le rap... » © : HZK-LGDC

Présent sur la scène Rap depuis 2006, l'artiste 2JEEZ met fin à sa carrière pour s’engager pleinement dans sa vie d’enseignant. Dans un entretien exclusif à La Gazette des Comores et HZK-Presse, le rappeur dit ne rien regretter et se félicite d'avoir su allier études et passion. Avec son master 2 en Didactique et linguistique, Youssouf s’engage dans une nouvelle vie. « Parfois, il faut savoir dire stop. Dire j'arrête telle activité pour mieux commencer une autre. Moi je décide de dire: stop, j'arrête le rap ».


2JEEZ, Youssouf Achak de son vrai nom, quitte la scène musicale. Ce natif de Mitsoudje dit ne rien regretter de sa parenthèse musicale qui lui a apporté « le partage, l'écriture, le lyrisme et la popularité ». « Je l'ai fait pour le plaisir. Je ne voulais pas jouer au foot comme Konet, ni jouer à la guitare comme Zaide ni faire du slam comme Nawiya ou dessiner comme Lynx non... juste rapper... Remplir la grande place festive de Mitsoudjé était un rêve qui s'est réalisé, 2 fois. Je ne visais pas loin, juste être respecté. Et c'est fait... », s’en est-il réjouit.

 

Entre Rap et études Major de promotion en Lettres Modernes Françaises en 2014 à l'Udc, Youssouf Achak n’a aucun regret. Après sa licence à l’Université des Comores, le jeune artiste s'est rendu à Tamatave, Madagascar et a décroché un Master 2 en Didactique et linguistique à l’Université Barikadimy. « Quand tu reviens avec un Master dans un tel domaine, dans d'autres pays tu peux être à cheval entre ta carrière d'artiste rappeur et une carrière professionnelle », a-t-il souligné. « Mais ne nous voilons pas la face, on a beau se dire émergeant, on est submergé par nos mentalités mesquines et notre culture archaïque ».

 

Amer, il regrette que depuis son retour au pays et malgré ses efforts, il n'ait pas réussi à signer un contrat professionnel. Des difficultés qu'il pense dû à sa carrière et à sa réputation de rappeur. Un héritage lourd qui aujourd'hui, l'handicape. Pourtant, « je suis de ceux qui ont montré que musique et études pouvaient aller ensemble sans que l'un l'emporte sur l'autre ». Deux ans après la sortie de la mixtape ‘’Yashi Hangou’’, le succès est au rendez-vous. Les titres ‘’Yeindah’’, ‘’Ndé Maeinsha’’, ‘’Ri Lemewa’’, ‘’Ngamoindzo’’ ou encore ‘’Allo Maman’’ ont leur public. "Ça fait plaisir", se réjouit cet ancien membre du Gang Swagg qui dit passer le flambeau à ses ‘’CS Mitsoudjé GanG’’.

 

6 ans de scène

 

Après 6 ans sur la scène Rap, il sera difficile pour Youssouf de ne plus écrire. «Peut être qu'un jour, je vous donnerai un truc inattendu », dira-t-il, mystérieux. Un dernier projet est en cours. Un featuring avec Moimtsa Pewu, un autre rappeur. Avec un seul clip, une mixtape solo, une mixtape ‘’Gang Swagg’’ avec le rappeur Chucky MistaRes, le jeune 2JEEZ se félicite d'avoir su laisser son empreinte sur la scène hip hop comorienne. « J'ai réussi le pari. De Mapvakane à ici, le chemin a été long mais je suis monté sur deux chevaux tel Achille. Guerrier, je n'ai rien lâché. Mais à l'arrivée, je dois lâcher le cheval noir car il empêche au blanc d'avancer », lâche-t-il, poète. Youssouf veut prouver qu’il peut être enseignant et bon dans ce qu’il a appris, si on lui en donne la chance. « Je suis capable de le faire car c’est ce que j’ai toujours voulu faire. J'ai enseigné pendant 1 an à l’Alliance Française de Tamatave». A tous ses fans, il aura un dernier mot: « Je reprends la veste de Youssouf Achak tout en laissant celle de 2JEEZ au chaud ».

 

A.O Yazid

 


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