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Culture-Exposition / Interview : Ali Mroivili Napalo : « Faire en sorte que ce bon vivre ensemble soit possible »

Culture-Exposition / Interview : Ali Mroivili Napalo : « Faire en sorte que ce bon vivre ensemble soit possible » © : HZK-LGDC

Résultat d’un jeu d’appâts, de déguisements, de mises en scènes paradoxales et burlesques, le travail d’Ali Mroivili alias Napalo est mené à travers les sculptures, la peinture, les dessins. Pour cette exposition de vernissage ouvert à l’Alliance Française de Moroni depuis ce jeudi 15 Août jusqu’au 30 Août prochain, l’artiste affirme sa volonté de vouloir attirer l’attention de la société et du monde entier sur « le vivre ensemble ». Selon lui, il ne doit pas y avoir de différence et que tout le monde quelle que soit la couleur, la culture ou la vocation mais doit se respecter. Sur les murs du couloir de l’Alliance, Napalo s’exprime à travers ses 20 tableaux sur ce qu’il appelle « un sujet problématique ». Interview.


Question : « La porte verte », qu’est-ce que cela représente ?

Ali Mroivili Napalo : On est dans l’ère de la bio et cette œuvre la célèbre. Et avec celle-ci, j’essaie de relancer une démarche qui consiste à travailler avec les éléments et les matériaux de la nature et donc là, c’est une entrée en perspective. Ce n’est pas qu’une porte, c’est plutôt une destinée avec le vert qui représente l’écologie. On peut dire que c’est une œuvre entièrement écologique.

Question : Quel est le mystère du tableau « 100 titres » ?

A.M.N : C’est un jeu de mots et donc cela veut dire qu’il y a plusieurs possibilités d’interprétation. On peut le regarder comme d’autres. Mais ce tableau évoque ce qui brule dans les profondeurs, peut-être dans les profondeurs de nous-mêmes. Déjà il faut savoir que le thème de l’exposition, c’est le « vivre ensemble » et je sens qu’on essaie tous de vivre et gagner la bataille de la vie en ignorant le vivre ensemble qui est un sujet problématique. Je ne fais pas une œuvre qui est monosémique. Toutes sont polysémiques et à chacun de voir comment entrer dans mes œuvres.

Question : Que cachent les « Eaux profondes » dont vous avez peint ?

A.M.N : (Rire). C’est toujours les mystères du tableau, la richesse d’une œuvre dont j’ai voulu parler. Je ne me contente pas du superficiel, j’ai toujours essayer d’aller plus que ce que je vois, ou que ce que je pense pour découvrir et aller à la rencontre de l’inconnu.

Question : Dans vos tableaux, de quelle « cohésion » est-il question ?

A.M.N : La cohésion, et vous n’êtes sans le savoir, que c’est toujours cette problématique du vivre ensemble parce que chacun est ce qu’il est avec ses références, ses aspirations, ses problèmes. Qu’on soit Blanc, Noir, Gris ou peu importe, ces tableaux expriment cette cohésion, cette relation entre les êtres humains, leurs différentes cultures, leurs origines. Faire en sorte que ce bon vivre ensemble soit possible dans le bon sens du terme.

Question : « Allo ! Ce n’est pas une Joconde », de quoi faites-vous référence ?

A.M.N: Pour moi, c’est évident. Je fais référence à ‘’La Joconde’’ qui est une œuvre de Léonard De Vinci. Dans les caractéristiques de mon travail et du fait que je joue avec les références occidentales, je voulais, à travers cette exposition, dépasser l’académisme, le cloisonnement et ouvrir une fenêtre aux artistes et à ceux qui regardent les œuvres pour leur dire qu’ailleurs, il y a des choses qui peuvent s’harmoniser et qui peuvent nous apporter quelque chose de bien car la valeur d’une Joconde comparée à une valeur montre un décalage très profond et c’est ce qu’on trace car nous vivons avec les autres.

Question : Vous êtes artiste peintre, donc on peut vous définir comme un citoyen du monde. Comment décrivez-vous le bon vivre ensemble ?

A.M.N : Un artiste n’est pas là pour dire de faire ceci ou cela mais fait un constat en allant dans le plus profond de lui-même et bien des êtres humains. Il peut bien aller à la rencontre du mystère et revenir sur terre. Je suis inquiet bien que cela est le devoir du sociologue mais je constate que notre société est en mutation permanente et cela est dommage. Je suis impuissant, pas de pouvoir pour changer quoi que ce soit que d’alerter et de pousser les gens à se questionner sur notre mode de vie, ce changement et ces mutations en cours.    

Propos recueillis par A.O.Yazid

 


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