La Gazette

des Comores

Culture / Ce qu’ils nous préparent en 2018

Culture / Ce qu’ils nous préparent en 2018 © : HZK-LGDC

Mieux que des résolutions, le monde artistique nous confie ce qu’il nous réserve pour cette nouvelle année qui promet d’être riche sur le plan culturel.


Akeem Ibrahim, directeur artistique du CIE Uni Son :

 

« Artistiquement, nous n'avons rien à envier aux pays voisins mais notre seul frein reste notre mentalité. Et c'est ce qui fait qu'un pays avance, stagne ou recule! Cette année, je compte continuer le travail que je mène sur le terrain depuis de nombreuses années avec UNI’SON. Avec la Compagnie, j'entame de nouveaux projets que nous souhaiterions développer aux Comores en collaborant avec différents partenaires culturels et artistiques, tous œuvrant pour le développement artistique dans la zone Océan Indien et d'Afrique. Le premier de nos projets est la tournée du spectacle "Jusqu'à L", programmé à l’Île de la Réunion en collaboration avec Les Bambous au mois de février 2018. Le second projet que je mène depuis deux ans à Moroni, avec les faibles moyens dont je dispose, est celui de travaux pour la construction d'un centre de formation et de création artistique. Ce centre consistera à offrir un cursus complet, alliant la diversité et l'exigence nécessaire à forger une nouvelle génération de danseurs professionnels dont les Comores ont besoin ».

 

Soumette Ahmed, comédien :

 

« Je démarre l’année 2018 à Mayotte. J’ai plusieurs projets en cours : du 14 au 27 janvier, en collaboration avec la Cie Ari/ Art de Mayotte, j’endosse mon costume de formateur et metteur en scène auprès des jeunes à Mayotte pour l’événement artistique « Mrengué de la poésie », porté par la Cie Ari/Art de Mayotte. Il y’a également la tournée du spectacle « Daba, l’enfant qui n’aimait pas l’école » de Salim Hatubou dans les écoles primaires de Mayotte ; également au programme le festival « Il était une fois les vacances » à la Réunion mais aussi dans les écoles primaires de l’archipel. Autre tournée, le spectacle « Azafady, ça ne peut pas durer », un spectacle de sensibilisation sur l’environnement avec la Compagnie des Zonzons de Lyon aux Comores (Alliance Française de Moroni, Ccac-Mavuna, Alliance Française de Fomboni, Alliance Française d’Anjouan, aux Seychelles, à Madagascar) ».

 

Soeuf Elbadawi, écrivain et comédien :

 

« 2018 est une année-charnière. L’Union parle de projets de loi sur la propriété intellectuelle et sur le statut des créateurs. Le ministère de la culture parle d’un plan d’action national, avec des centres culturels sur les trois îles. Qu’est-ce qu’un artiste ? A quoi sert un poète ? Il est clair que nous ne pourrons plus nous projeter avec de vieux schémas éculés, comme on a pu le faire auparavant. Notre monde est en train de changer. Il faut en profiter pour nous remettre en question sur l’essentiel. Nos valeurs et nos attentes. Et si on veut que ce pays nous aide à développer nos dynamiques, il faut aussi que nous sachions le lui rendre au quintuple. Tous vous diront qu’ils n’ont jamais reçu le moindre soutien, mais c’est souvent parce qu’ils ne saisissent pas la complexité des enjeux qui les portent. Certains créateurs ne s’intéressent au sort de leurs concitoyens que lorsqu’ils sont payés pour le faire. Mais peut-être que 2018 est une occasion de rediscuter, d’une manière nouvelle et plus inspirée. C’est tout le mal que je nous souhaite ». « Pour ce qui est de mes projets en 2018, il y a Obsessions de lune/ Idumbio IV, reprise du spectacle sur les morts du Visa Balladur en février et en avril en région parisienne et à Marseille. Puis une nouvelle tournée de Mwezi WaQ à partir du 26 mai pour Chant de lune et d’espérance, créé il y a trois ans aux Francophonies en Limousin. Abyati, un album de musique sufi. Prière pour un pays, un court-métrage. Puis Obsessions, une nouvelle création au théâtre Antoine Vitez ».

 

Salim Mzé Hamadi (Seush), chorégraphe :

 

« Pour cette année 2018, je vais me lancer sur ma nouvelle création intitulée l’Expat et compte publier un livre sur ce spectacle. 2018 est aussi la préparation de la 2ème édition festival NTSO UZINE. Cette année, les Comores vont participer pour l'Ill est Battle à Paris, un concours international de Krump au monde. Mon souhait est de voir les Comores aller vers le sommet et qu’on se donne les moyens pour y arriver ».

 

Cheikh Mc, rappeur, auteur, compositeur :

 

« Upezo, mon album est fait pour durer et 2018 sera l'année où je me donnerais les moyens de le défendre, notamment sur scène. Jusque là, les succès sont au rendez-vous mais il y’a encore plein de singles à mettre en avant avec des clips et l'ultime objectif reste de faire en sorte que le monde écoute le bled et qu'enfin, l'artiste comorien ne soit plus marginal et isolé ».

 

  

Mahmoud Ibrahim, président des éditions Cœlacanthes :

 

« Notre pays regorge de talents, mais malheureusement, ils sont ignorés par le gouvernement. Quand ils ont la possibilité d’évoluer ailleurs, ils explosent. Pour 2018, j’espère que le ministère de la culture et particulièrement la partie qui était avant la direction de la culture, va se montrer plus ambitieuse dans le soutien et la promotion de nos artistes et des structures qui sont à leurs côtés, et ne pas se contenter uniquement de gérer des subventions venues en grande majorité de structures étrangères. Pour cela, il faudrait sans doute que le Ministre ait le courage de donner un coup de pied à la fourmilière et de mettre de nouvelles personnes qui connaissent mieux les artistes comoriens et surtout qui ont de vraies ambitions pour la culture. Pour cette nouvelle année, il y aura trois romans en début d'année, dont celui d’Ahmed Abdallah Mgueni, puis un livre de témoignages écrits par les amis de Salim Hatubou et sans doute pour la première fois, un livre sur la cuisine comorienne. Sûrement aussi des témoignages sur l'histoire récente ».

 

Yazid Abdallah (Chico), chanteur :

 

« Pour cette année 2018, il y'a plein de bonnes choses qui arrivent. Après l’album FASWAHA, j’entamerai une tournée dans les différentes localités du pays. Ce que je souhaiterais faire évoluer, c’est surtout les relations entre artistes étrangers et locaux. Il est nécessaire de faire beaucoup d’échanges musicaux, à commencer par nous, entre nos îles et puis dans l’Océan Indien ».

 

Propos recueillis par Mohamed Youssouf

 


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