La Gazette

Peu de temps avant de jouer à un concert accompagné des artistes du Label Interface Prod dans ce lieu de culture qui est l’Alliance Française de Moroni, Awax Victorious de son vrai nom Walid Ben Ahmed a animé une conférence débat autour du thème de l’intellectuel avec le jeune Youssouf Ali Hamid en tant que modérateur. Doctorant en Lettres Modernes Françaises au Maroc, ce jeune natif de Mitsamiouli a affirmé que le pouvoir de l’intellectuel est de servir le peuple en apportant le plus de sa parole qui est son arme, en se mêlant de ce qui ne le regarde pas.

Comprendre l’intellectuel et son engagement vis-à-vis de la société, tel était l’objectif de la conférence débat animée par Walid Ben Ahmed alias Awax Victorious à l’Alliance Française de Moroni, samedi dernier avant le concert qui a eu lieu dans la nuit. Le jeune talent du rap et doctorant en Lettres Modernes Françaises n’a pas manqué de mots pour expliquer le pouvoir de l’imagination et la notion de la parole qui sont les forces pour l’intellectuel. Une intervention sociologique dont le jeune natif de Mitsamiouli n’a pas manqué de citer plusieurs auteurs pour illustrer son intervention.

« Ce thème de l’intellectuel a été abordé et travaillé par des grands auteurs du monde entier », a-t-il signifié avant d’expliquer la notion d’intellectuel.

« L’intellectuel est une personne définie par une fonction qu’il exerce sur la société non pas une personne intelligente qui use de son intellect sinon tous les hommes sont des intellectuels. Il est aussi une personne engagée », a-t-il expliqué avant de prendre en exemple le cas de l’affaire Dreyfus et l’auteur Emile Zola qui a été à l’origine de la mise en pratique du terme « intellectuel ».

Pour Awad, un intellectuel est « une personne qui intervient dans ce qui ne le regarde pas » que ça soit en droit, en sciences ou autre.
Malgré la définition des historiens Pascal Ory et Jean-François Sirinellli qui expliquent un intellectuel comme étant un « homme culturel, créateur ou médiateur, mis en situation d’homme politique, producteur ou consommateur d’idéologie », le jeune doctorant maintient sa position et exclut toute appartenance de la notabilité dans « la classe intellectuelle », et dit qu’ils sont des « anti-intellectuel ». « Les érudits de la science dite formelle peuvent être considérés comme les grands intellectuels de ce monde mais comme je l’ai expliqué Emile Zola lui-même a omis leur appartenance dans cette classe car le fait de créer la formule pour la confection de la bombe atomique est contre la réalité de l’intellectuel qui est de protéger les hommes et non de les tuer », précise-t-il.
Sur le plan politique, le conférencier affirme qu’un intellectuel peut gouverner un pays et être à la tête d’un pays. Il cite entre autre le cas d’Ali Soilihi. Selon lui, le président révolutionnaire des Comores entre 1975 et 1978 en est un exemple concret. Il poursuit son intervention en affirmant qu’un vrai intellectuel n’est pas une personne qui se vante de l’être mais qui assume sa position de défenseur de la société en recherchant le parfait équilibre. « L’intellectuel est une figure contemporaine distincte de celle plus ancienne du philosophe qui mène sa réflexion dans un cadre conceptuel ».

A.O Yazid

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