La Gazette

des Comores

CCAC en difficile survie

CCAC en difficile survie © : HZK-LGDC

Abritant jusqu’en 2012 une chambre froide, le centre Comores-import est devenu depuis cette période le Centre de Création Artistique et Culturel. Un lieu dédié à la culture comorienne et aux artistes de différents horizons. Plusieurs activités y sont organisées mais les obstacles et les difficultés financières et logistiques compliquent sa survie.


Le Centre de Création Artistique et Culturel  de Mavuna est le lieu dédié à la culture comorienne et œuvre dans de nombreux domaine artistiques comme la danse, la musique, le chant, l’écriture, le théâtre, les arts plastiques et le cinéma. Sa mission principale est la promotion de la culture à travers différents événements menés au sein de ce local situé au quartier de Djomani au Sud Moroni. Ateliers, spectacles, expositions, concours, concerts et divers autres manifestations culturelles y sont organisées pour faire vivre le lieu et les talents qui s’y rendent. Bien que son objectif est de faire rayonner la culture comorienne et son patrimoine sur son territoire, dans l’Océan Indien et ailleurs, mettre l’art au cœur de la vie des habitants et influencer leur quotidien et ce quel que soit leur âge, le centre connait bien des obstacles et des difficultés financières et logistiques.

 

Sa survie dépend, le plus souvent « des dons individuels ». « Le centre survit des dons individuels, de mon argent personnel, des fois à travers nos projets artistiques. Les artistes concernés y participent et aussi en économisant sur leur projet », explique Soumette Ahmed, directeur général des lieux. Ce dernier précise que « avec ça, on n’arrivera jamais à désengager un salaire. C’est de la survie ». Chose pas évidente en ce lieu où 6 personnes travaillent « bénévolement ». Soumette estime qu’il faut un budget de fonctionnement par an et surtout que le dernier budget s’élevait à 3000 euros soit près de 1,5 millions de nos francs et un budget pour avoir, au minimum 4 salariés dont un directeur, un régisseur général, un secrétaire et un gardien-jardinier.

 

Un jardinier car pour tout endroit censé accueillir de la culture, la propreté prime et ici, les saletés planent dans cette grandiose cour malgré les efforts des uns et des autres. « Les jeunes évoluant ici et le travail sans précédent d’Ignace tentent de garder cette propreté mais la mentalité comorienne freine tous ces efforts », dit-il. Le directeur promet « une discipline plus ferme et affirme que le CCAC va le placer à la fin de cette crise sanitaire bien qu’il sait que ce n’est pas une tâche facile.

 

Les moyens financiers sont le plus grand problème pour ce centre attribué par l’Etat en 2012. Le week-end dernier, les fonds récoltés à l’occasion du concert d’Eliasse (300 euros soit 150 mille Kmf) ont été remis en don au centre qui va l’utiliser pour se payer le courant pour une période d’un an. Ce que regrette Soumette, c’est le manque de soutien et d’accompagnement des autorités. « Jamais, même une réponse à toutes les demandes officielles qu’on leur adresse au nom du centre. Les autorités sont démissionnaires pour la culture », s’indigne-t-il. Toutefois, il reconnait quelques soutiens venant le plus souvent du ministère des Affaires Etrangères et c’est souvent pour l’obtention des visas de courtoisie des artistes qui viennent au centre artistique.

 

« On sort de l'atelier national, tout de suite après, il y a le projet du concert d’Eliasse, on a envoyé deux dossiers dont un à la directrice de la culture et un autre au ministre de tutelle mais nous n’avons eu aucune réponse et le comble, c'est qu’aucun représentant du ministère ni de la direction de la culture n'était présent à ce concert », se révolte-t-il. Déçu des pratiques des responsables culturels, Soumette, en tant qu’opérateur culturel actif et artiste professionnel réclame leur « démission pure et simple ».

 

Des activités, au centre culturel, elles ne manquent pas. Des jeunes talents constitués en groupe s’y rendent pour leur répétition selon la programmation de la direction. Des cours de danses dirigés par le groupe K-Danse sont organisés. Des concerts, pièces de théâtre, scènes libres et autres y sont programmés régulièrement.

 

A.O Yazid

 


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