Dans un environnement qui n’est pas propice à la culture et aux arts les jeunes cherchent à s’en sortir par tous les moyens. C’est le cas du groupe ‘’Catmoon’’ qui essaie par le cinéma de se démarquer des vielles habitudes comoriennes en tournant des films mêlant action et fiction tout en explorant le patrimoine local. Regrettant le manque d’infrastructures pour accompagner l’éclosion du septième art, Ali William et les siens promettent de ne jamais se décourager et de toujours faire en sorte que leur rêve devienne réalité.
Le cinéma intéresse de plus en plus la jeunesse comorienne. Acteurs et réalisateurs poussent sur le territoire comme des poils. Autour de cet art, vient de naitre ‘‘Catmoon’’, un groupe de jeunes comoriens qui réalise des films. Après leur premier court métrage « Code » sorti il y a déjà 4 mois et qui fait 1722 vues sur Youtube, le collectif se prépare à sortir d’ici septembre prochain un deuxième épisode de « Code ». Sarkane Abdoulatuf, Imame Toibibou, Ishbina Issimaila, Ali William et toute l’équipe ne s’en lasse pas. Ensemble, ils promettent de continuer à produire et à jouer encore. « Nous essayons, et nous sommes convaincus d’y arriver, de briser les habitudes en tournant des films d’action et de fiction », nous confie Ali William, leader du groupe, réalisateur et scénariste dans un entretien à La Gazette des Comores. Revenant sur le tournage et la sortie de leur première œuvre, notre interlocuteur précise que cela leur a pris jusqu’à deux mois pour répéter la mise en scène. Une passion qui prend le large au sein de cette jeune équipe. « Nous avons constaté que les comoriens sont demandeurs, ils aiment le cinéma, alors nous allons donner le meilleur avec les moyens qu’on a », lance le jeune réalisateur vivant pleinement de sa passion.
Des moyens et des conditions qui manquent, les membres de ‘’Catmoon’’ se sentent délaissés car selon Ali William, « il est difficile de faire un bon film à cause des moyens techniques et financiers ». Pour atteindre leurs objectifs, la famille artistique d’Ali William se contente du soutien de CinéAst pour le tournage et de l’Americain Corner pour la préparation des scénarios. « Pour tourner et faire ce que nous aimons, on doit s’autofinancer, ce qui est vraiment compliqué », s’indigne l’artiste. Pour ce qui est de l’avenir, Catmoon a au four plusieurs projets. « Notre vocation première, c’est de tourner des bons films de fiction et d’action made in Comores pour faire découvrir notre archipel et mettre en valeur notre culture au risque que les blancs viennent exploiter notre patrimoine à notre place », dit-il.
Convaincu de mieux faire et de réussir avec « un peu plus de volonté », ces jeunes qui disent avoir « une passion folle » pour le cinéma promettent de « relever le défi ». Dans un cadre peu motivant, notamment par le manque d’infrastructures adéquates, Ali William et les siens ne se voient pas mettre fin à leur souhait de faire des Comores « une perle du film d’action et de fiction africaine ». « Les comoriens adorent le cinéma, on peut en produire mais le problème c’est de trouver un endroit pour y exposer et y vendre, dit-il. Il n’y a ni salle de cinéma ni musée pour mettre en avant notre création alors cela devient compliquer encore une fois, poursuit-il ».
Pour ces jeunes qui se donnent corps et âmes pour réussir, « il est inexplicable que même la télévision nationale (ORTC) refuse de diffuser leur première réalisation ». « On croit à notre concept et nous allons continuer ainsi », lance Ali William en appelant tous les jeunes qui rêvent de réussite de « faire en sorte que cela devienne une réalité en tenant compte des moyens de bord ». « Nous espérons qu’une espace cinématographique verra le jour pour valoriser notre cinéma car le potentiel est là », estime celui qui appelle à un sponsoring de masse dans les projets futurs. Voir les choses en grand et espérer les réaliser telle et la volonté de ce groupe de jeunes qui se débrouille pour le septième art.
A.O Yazid
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