Pour la sixième édition du festival biennal d'arts contemporains des Comores, sa présidente Fatima Ousseni a dû encore mettre le paquet pour la réussite de cet évènement qui a réuni de nombreux artistes. Derrière les festivités et les œuvres d’art qui mettent en lumière la créativité nationale et celle de l’Afrique, se cache une présidente désemparée par le manque d’implication du gouvernement. Elle interpelle encore une fois, le gouvernement pour plus d’accompagnement à l’avenir en vue de propulser la culture comorienne.
Après la fête, place au bilan. Interrogée par La Gazette des Comores, la présidente du FACC Fatima Ousseni n’a pas caché son exaspération face au manque d’implication des autorités du pays. « Depuis le début, nous nous battons seuls, sans réel soutien institutionnel. Ce festival, qui rayonne bien au-delà de nos frontières, mérite plus qu’un désintérêt systématique. Il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités », interpelle-t-elle. Au cœur de ses revendications, deux demandes simples mais essentielles, à savoir l’octroi d’un local permanent et l’allocation d’un budget dédié à l’évènement. « Comment espérer pérenniser un événement culturel d’une telle ampleur si nous n’avons pas les moyens logistiques et financiers », s’interroge l’organisatrice. Ce festival, qui réunit artistes locaux et internationaux, est non seulement une vitrine pour les talents comoriens mais aussi un levier de développement culturel et touristique.
Elle rappelle que les précédentes éditions ont reposé sur des efforts privés et des partenariats ponctuels, souvent insuffisants pour couvrir les besoins croissants d’un festival qui ne cesse de prendre de l’ampleur. « Nous sommes fatigués de devoir frapper à toutes les portes chaque année. Il faut une volonté politique claire pour soutenir la culture dans notre pays », déplore-t-elle. Alors que d'autres nations investissent massivement dans la culture comme vecteur d’identité et de développement, les Comores risquent de passer à côté d’un atout stratégique. « Ce festival n’est pas seulement un événement artistique, c’est une plateforme pour raconter notre histoire, nos luttes, nos espoirs », insiste Fatima Ousseni.
La sixième édition, bien que prometteuse, pourrait être la dernière si aucune solution durable n’est trouvée. Un scénario que Madame Ousseni refuse d’envisager. « Nous avons prouvé que ce festival a un impact, mais pour qu’il survive, il faut que l’État soit à nos côtés ». Le gouvernement écoutera-t-il cet appel ? La balle est désormais dans leur camp.
Mohamed Ali Nasra
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