Slameuse engagée dans plusieurs combats notamment sur les droits de la femme et des enfants, Bacar Nawiya a remporté le 21 novembre dernier au Sénégal, le deuxième prix du concours de Slam organisé par le Task Force sur le thème de l’avortement médicalisé en cas de viol ou inceste. Un honneur car dit-elle « avoir pu user des mots et de la voix pour une cause qui est à la fois sensible et noble ». Interview. Elle répond aux questions de La Gazette des Comores HZK-Presse.
Question : Deuxième au concours organisé pour promouvoir l’accès à l’avortement. De par votre culture comorienne qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Bacar Nawiya : Ce n’est pas l’accès à l’avortement d’une manière générale que je défends mais plutôt pour certains cas très sensibles. C’est risqué de défendre une question qui frôle l’infanticide mais en-cas d’inceste et de viol, nous devons apporter chacun sa pierre et c’était une bataille parmi plusieurs autres de cette grande guerre.
Question : Pensez-vous que c’est quelque chose de faisable en Afrique et aux Comores dont vous êtes natif ?
B.N : Pour être sincère, la justice en Afrique et plus particulièrement aux Comores a toujours été un sujet problématique, mais il s’agit ici de légaliser l’avortement en cas de viol ou d’inceste pour les pays qui l’interdisent, ou appliquer la loi qui l’autorise pour ceux qui l’ont adopté et dans les deux cas cela n’est pas si évident mais faisable, d’ailleurs c’est là où se situe le combat et on y arrivera.
Question : Le Sénégal est connu comme un pays à culture musulmane, ce combat a-t-il une finalité ?
B.N : A 95% oui, cependant plusieurs religions interdisent l’avortement. Je suis moi-même contre l’avortement. Mais il y’a des cas comme le viol et l’inceste où il est nécessaire d’en parler et plusieurs personnes se sont mobilisées pour la cause, donc oui il aura une finalité, en tout cas je l’espère.
Question : Votre talent d’artiste slameuse vous fait grimper des échelons. Comment vous vous voyez dans l’avenir ?
B.N : C’est difficile de prévoir l’avenir mais j’espère en faire bon usage dans le futur et en faire une arme avec laquelle je me battrais pour les causes qui me tiennent à cœur.
Question : Quels sont vos projets d’avenir en tant que jeune engagée dans la lutte contre plein de fléaux qui touchent le monde, l’Afrique et les Comores en particulier ?
B.N : Les idées fusent de partout, ce ne sont pas les projets qui manquent. Je suis actuellement entrain de travailler sur des projets mais j’en dirais un peu plus au moment opportun.
Propos recueillis par A.O Yazid
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