Après plus de 30 ans de carrière musicale, le célèbre auteur-compositeur de la musique comorienne Salim Ali Amir vient de sortir son premier livre intitulé« Tsiono zindji ». Ce recueil écrit en langue comorienne, rassemble ses 12 albums. C’est pour l’artiste l’occasion de faire connaître son art d’une autre manière et d’aider à faire la promotion du Shikomori.
« Les paroles s’en vont, mais les écrits restent ». Cet adage, Salim Ali Amir l’incarne avec la sortie de « Tsiono zindji », un recueil qui retranscrit les 110 textes de ses 12 albums. Convaincu que les écoutes ne suffisent pas, cette légende de la chanson comorienne veut à travers ce recueil, laisser une trace, sa trace. « A travers ce livre, je cherche à marquer mon histoire. En tant qu’artiste, elle (mon histoire) se résume sur mes albums en audio alors que j’ai une autre histoire exprimée par mes écrits », explique l’auteur de Mkwadju, rappelant que les chansons audio servent à faire plaisir aux gens et à son public alors que les textes portent des messages. « Je me suis dit qu’il est important de laisser un archive dans le pays. C’est delà qu’est née l’idée de transcrire mes morceaux en livre comme j’ai toujours gardé mes textes », précise-t-il lors d’un entretien avec La Gazette.
Souhaitant qu’on parle de lui de son vivant, l’artiste aux trente (30) ans de carrière considère ce recueil comme l’occasion parfaite pour qu’on se rappelle de lui et de son œuvre musicale et pas que, car il cherche aussi à faire apprendre le Shikomori aux comoriens d’ici et d’ailleurs. « J’ai constaté que nos enfants qui sont en France apprennent notre langue à travers mes chansons. Beaucoup d’enfants me disent qu’à travers mes chansons ils apprennent le « Shikomori ». Donc, c’est également une occasion d’améliorer, d’enseigner et de faire connaître notre langue », constate-t-il en rappelant que tous les textes ont été corrigés par le linguiste Ahmed Chamanga, une des rares personnes qui peinent à valoriser la langue comorienne.
Il précise que ce recueil est bien écrit et qu’il aidera à comprendre davantage ses chansons et la langue. Bien que les 12 albums se trouvent sur toutes les plateformes numériques, cela ne suffit pas à l’auteur de « Era », un de ses morceaux légendaires. Toujours à la recherche de la perfection, Salim Ali Amir a, depuis longtemps, cherché à dénoncer le mauvais système des gouvernements. En plus de l’entendre, il offre à son public l’occasion de le lire en Shikomori, la langue comorienne. Un assemblage qui plonge dans tout l’univers artistique de ce natif de Moroni mêlant tradition, culture et politique comorienne. C’est aussi, pour ce passionné de langue comorienne, une façon de faire propulser la langue de Mbaé Trambwe. Pour le faire découvrir à ses fidèles fans et lecteurs, Salim organise une séance dédicace qui sera suivie d’un spectacle musical, le lundi 15 juillet à 20h à la place Badjanani de Moroni. Ce quartier de la médina qui l’a vu naître et grandir.
Nassuf Ben Amad
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