La Gazette

des Comores

Assaf et Self made concept prônent la création d’un courant musical local

Assaf et Self made concept prônent la création d’un courant musical local © : HZK-LGDC

Les Comores regorgent de talents musicaux. Que cela soit de la musique urbaine ou autre, le génie existe mais n’est pas exposé à l’international. A partir de ce manque de valeur, le créateur du Self Made Concept, Assaf, « Assoifé » pour les intimes, a choisi de déployer toute son énergie pour le faire dans le seul but d’exposer les artistes comoriens, de faire d’eux une vitrine pour l’archipel.


Un des précurseurs du hip-hop comorien aux années 90, Assaf était membre du premier groupe de rap aux Comores connu sous le nom de Pirates de Mic. De passage aux Comores, nous l’avons rencontré pour parler un peu des concepts qu’il met en place dans le milieu pour « mettre de la lumière » sur les artistes comoriens. Un projet qui lui tient vraiment à cœur jusqu’à susciter en lui ce besoin de quitter tout ce qui est artistique pour se consacrer au management, à la production et à l’animation radio. « Vers 2007, j’ai commencé à me reconnecter à la communauté parce que j’estimais dommage qu’on était là-bas mais qu’on n’arrivait pas à mettre en lumière tout ce qui se passait ici et pourtant sur place les choses se développaient et on faisait même venir des artistes comoriens en France mais il n’y avait pas d’exposition, on n’entend pas de musique comorienne à la radio. Il nous faut trouver quelque chose et faire comme les autres communautés à travers la musique », s’explique-t-il.

 

Après avoir pris cette initiative, le leader du Self made concept a croisé son camarade du Mic des années 90 en la personne de Cheikh Mc. Une rencontre qui leur a permis de tout mettre en marche et de se décider à travailler ensemble. « C’est concrètement à partir de 2012 que j’ai commencé à travailler avec des artistes urbains aux Comores. Avec Cheikh Mc, on a travaillé sur Imaya en premier, de là il m’a présenté Dadiposlim avec qui j’ai travaillé aussi avant de travailler ensemble sur la totalité du projet Révolution », se souvient-il. Assoifé de son nom de scène nous parle du concept Comoria 2020 né du confinement et du blocage des artistes. Sur ce, notre interlocuteur dit s’être questionné sur la manière de faire pour exposer un peu plus les artistes comoriens du milieu hip-hop à la fois sur le régional et l’international. « Tout est parti sur la réalisation d’un mix tape et j’ai recommencé à récupérer des titres dont j’avais des inédits comme celui de Dadi, et au fil du temps, les gens me disaient que c’est une bonne idée et je me suis dit qu’il fallait pousser un peu loin pour faire un bon projet compil », dit-il.

 

Sur ce concept de compil, ce membre de Pirates de Mic promet d’en faire un chaque année et cela permettra de faire connaitre les artistes comoriens sur les différents sites de streaming. Au cours de l’année 2021, un projet est en préparation mais contrairement au précédent, il souhaite produire et non reprendre des morceaux. « Nous voulons faire un concept où les artistes des îles vont participer. ‘’Shi Hatru (à la façon de chez nous)’’ se veut être un projet rassembleur, avec une identité. Avec Don Abder on échange beaucoup pour faire un truc qui aura un sens et qui ira loin », rassure-t-il. Pour lancer ce projet, c’est le couple Lee Nossent et Malha qui a déjà produit le premier titre. Toutefois, Assaf nous dit qu’actuellement c’est en tout 8 titres qui ont été produits et que tous « imposent la marque de fabrique » à la façon de la région.

 

D’un constat sur la scène musicale comorienne, il interpelle sur la nécessité de mettre en place un élan d’accompagnement. Chose qui permettrait à la fois de garder l’originalité des îles et du pays mais aussi la création de structures capables d’appuyer. « L’objectif c’est de créer un courant comorien capable de l’exposer à l’international tout en gardant le côté local », conclut-il en saluant la réalisation du concept Nyora.

A.O Yazid

 


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