Se démarquer et faire carrière dans la danse est la seule volonté qui anime Amina-Moinsaada Mohamed dit Daria. A seulement 24 ans, cette membre du collectif Tcheza semble bien partie pour une longue carrière dans le secteur malgré les répercussions de la société. Dans le long terme, cette jeune femme se voit être l’ambassadrice des femmes comoriennes dans la danse. Une notoriété qui lui vaut l’honneur de prêter son nom à une application mobile.
Une des femmes qui se démarquent sur la scène de la danse hip-hop et de la danse contemporaine aux Comores, Amina-Moinsaada Mohamed connu sous le nom de Daria a participé à la 12èmeédition du programme « Engagements Féminins » qui a lieu tous les ans à Ouagadougou (Burkina Faso). Une première pour les Comores dans ce grand événement qui réunit des danseuses du continent sous le guide des grands chorégraphes comme Salia Sanou, Auguste et Bienvenue. Une joie immense pour la Comorienne qui affirme avoir beaucoup appris au cours de ce voyage artistique qui lui a ouvert d’autres portes notamment dans un grand festival qui aura lieu à Montpellier (France) en juillet de cette année. « En plus d’avoir connu d’autres danseuses et chorégraphes de renom, la participation à ce grand évènement continental m’a initiée dans un autre environnement de la danse. Aujourd’hui, je peux m’affirmer comme danseuse interprète grâce à l’initiation au théâtre que nous avons eue », confie cette jeune femme qui a charmé le concours Nyora au côté d’autres danseurs.
Se démarquer dans ce domaine est loin d’être une sinécure, mais Amina marche sur les pas des grands et aujourd’hui, elle dit être fière de ce qu’elle est devenue et ne regrette pas s’être investie pour réussir dans la danse. Après Salim Mze Hamadi Moissi (Seush) et Akeem Washko, Amina-Moinsaada veut aussi faire briller le drapeau de son pays à l’international. « Je n’ai jamais cru que tous ces efforts allaient payer. Mais maintenant je vois qu’avec de la persévérance et de la volonté, tout est possible », se réjouit-elle. Pour celle qui se voit être une ambassadrice de la femme comorienne dans cet univers, le chemin n’a pas été sans embûches. Elle se souvient avoir fait face à des nombreux obstacles notamment avec sa famille, ses proches encore plus la mentalité comorienne. « Cela n’a pas été facile pour moi de m’accrocher à la danse. Comme toutes ces femmes comoriennes (musulmanes) qui veulent faire quelque chose, j’ai dû faire preuve de résistance. J’avais commencé avec d’autres filles de mon âge mais elles étaient contraintes de lâcher prise », dit-elle et affirme qu’ « aujourd’hui, je ne compte vivre que de ça car je me considère être une danseuse professionnelle ».
Amina-Moinsaada Mohamed a commencé à danser depuis son jeune âge. Elle se rappelle des prestations qu’elle a faites lors des fêtes de fin d’année d’école et qui lui ont donné goût. Elle a depuis développé sa passion en intégrant le collectif Fatal Global (Fatale Girls pour les filles et Arme Fatale pour les garçons). En 2015, elle n’a pas hésité à postuler dans un concours qui a eu lieu à l’Alliance Française de Moroni et créé avec la grande chorégraphe française Anissa Tay le premier spectacle intitulé « Face cachée, face dévoilée ». Son arrivée dans Engagements Féminins tombe à point nommé avec le passage de Salia Sanou aux Comores qui après avoir travaillé avec elle, est tombé sous son charme de danseuse.
En plus d’être de la danse, Amina-Moinsaada est mannequin, actrice et diplômée en Gestion économique et administrative (GEA). Sa notoriété lui a permis d’offrir son nom de scène (Daria) à une application mobile créée par un jeune comorien. Son passage dans l’émission Nyora lui a donné une autre visibilité notamment en jouant dans le premier clip vidéo de Fahid le Bled’art, vainqueur du concours mais malgré tout, elle garde les pieds sur terre et a créé la troupe Mawoua, une compagnie composée de danseuses comoriennes sous l’égide de l’AF de Moroni.
A.O Yazid
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