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Le 2e confinement instauré aux Comores, à l'origine de la suspension du sport, a fait grincer des dents. La Fch, dont les athlètes se sentent évoluer sur une courbe ascendante encourageante, pense qu'une passivité constitue un gros handicap pour s'exprimer au mieux dans les compétitions internationales. Les deux principales techniques, sollicitées, vont connaître un déclin. Ces derniers temps, à l'international, deux médailles de bronze ont rayonné autour des cous des deux haltérophiles comoriens, fille et garçon. Reportage.
L'état d'urgence sanitaire dû au 2e variant sud-africain oblige, les autorités de l'Union des Comores ont amorcé un 2e confinement. Il se caractérise, entre autres, par la suspension des activités sportives. « Pour nous, hommes de terrain, l'arrêt du sport constitue un facteur de découragement, de démobilisation, voire d'affaiblissement des réflexes et de l'harmonie des techniques. C'est un gros handicap », explique Abou Mze Hamadi, secrétaire général de la Fédération Comorienne de l'Haltérophilie(Fch). Pour rappel, l'haltérophilie est un sport de force consistant à soulever des poids. La discipline nécessite aussi maîtrise d'une technique particulière, vitesse, souplesse, coordination et équilibre. En compétition, deux actions sont évaluées : l'arraché et l'épaulé-jeté. Les concurrents se repartissent par catégorie de poids. « Plus, on s'éloigne des barres olympiques, plus, les techniques spécifiques déclinent. Ce n'est pas bon pour les athlètes », poursuit-il.
Les Haltérophiles nationaux prennent activement part à des compétitions internationales : Algérie (Jeux africains, 61 kg masculin), Jordanie (Jeux arabiques, 71 kg féminin), Maurice (Jeux des îles de l'Océan indien, 102 kg et 94 kg, hommes), Qatar (Jeux pan-arabes, 94 kg masculin), Seychelles (Jeux des îles de l'Océan indien). « Les compétitrices et les compétiteurs s'affrontent par catégorie. Donc, ils sont évalués et estimés en fonction du poids du corps. Ces derniers temps, nos athlètes ont commencé à savourer la joie du podium : deux médailles de bronze : en Jordanie et à Maurice. C'est encourageant et stimulant. Non ! », avance-t-il.
Mais, même impérative et salutaire, la suspension de toutes les activités collectives, entre autres le sport, jusqu'à nouvel ordre est ennuyeuse pour la Fch. Toute nuance gardée, la Fch estime que ses athlètes sont en nette progression. L'arrêt des activités sportives pourrait freiner l'élan de l'envol retrouvé. « L'arrêt des entraînement et des compétitions constitue un grand handicap pour les Jeux internationaux. Le contact fréquent avec les barres olympiques est indispensable pour prévenir le risque d'abaissement de coordination et de l'équilibre, voire d'engourdissement musculaire. Les deux techniques, sollicitées, l'arraché et l'épaulé-jeté, même maîtrisés, connaîtront un déclin. Voilà le danger d'une passivité forcée », atteste Abou Mze.
En Haltérophilie, l'accès aux rencontres sportives est gratuit. Le financement du plan d'action de la Fch serait assuré par deux individus. Que fait le Comité olympique comorien ? « Les principaux sponsors de la fédération sont le président et le secrétaire général. Pour le moment, nous ignorons le planning du Comité Olympique et Sportif des îles Comores. Mais, en attendant, un éventuel accompagnement de sa part, il serait constructif qu'il s'atteler à la réconciliation nationale. Mettre enfin fin à l'existence des deux fédérations pour une seule discipline sportive », instruit Mze Hamadi.
En 2023, Madagascar va accueillir, pour la 3e fois, les Jeux des îles de l'Océan indien. Quelle est la perspective des haltérophiles comoriens ? « Nous tenons à y laisser une emprunte glorieuse. Mais, les préparations sont bloquées par la crise sanitaire. Je conseille à mes athlètes de bouger beaucoup pour éviter le risque de prendre du poids inopportun à l'exercice de la discipline », conclut notre interlocuteur.
Bm Gondet
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