La Gazette

des Comores

Le journaliste Oubeidillah Mchangama placé en garde à vue

Le journaliste Oubeidillah Mchangama placé en garde à vue © : HZK-LGDC

Il est reproché de « diffusion de fausses informations ». En début de semaine le journaliste avait émis des suspicions sur la gestion du budget alloué aux audiences spéciales sur des agressions sexuelles, du 10 au 23 aout au tribunal correctionnel de Moroni. Le Syndicat des journalistes ainsi que l’UPF, dénoncent une entorse à la liberté de presse et demandent sa libération « sans délais ».


Il a appelé à la transparence sur la gestion d’un fonds public par une entité publique, et sa place est dans une cellule de la gendarmerie. Le journaliste de Fcbk FM et RCM-13, Oubeidillah Mchangama, est placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Moroni depuis hier jeudi 3 septembre. Poursuivi par le ministère de la justice, il est reproché de « diffusion de fausses informations ».

 

Comme le rappellent le Syndicat des journalistes aux Comores et la section comorienne de l’Union internationale de la presse francophone, dans une vidéo diffusée en direct en début de semaine sur Fcbk FM, le journaliste a appelé à l’ouverture d’une enquête par le Conseil supérieur de la magistrature pour faire la lumière sur la gestion du budget alloué aux audiences spéciales sur des agressions sexuelles du 10 au 23 aout.

 

« A aucun moment dans l’entièreté de son intervention, le journaliste n’a cité ni accusé personne. Il a juste, et, nous le réitérons, en toute légitimité, demandé de la transparence sur la gestion d’un fonds public par une entité publique », rappelle l’UPF, tandis que le SNJC de son coté souligne qu’un journaliste « est dans son droit le plus absolu quand il demande l’ouverture d’une enquête sur des dossiers dont il doute de la transparence de la gestion ».

 

Rappelons que ce n’est pas la première détention abusive subie par Oubeidillah Mchangama. Et « ces intimidations à répétition nous font nous demander si ce journaliste engagé n’est pas particulièrement ciblé pour le réduire au silence », note avec inquiétude l’UPF qui, après avoir constaté que la liberté de presse est « encore une fois malmenée par ceux-là même qui sont censés la protéger », « demande la libération sans délais du journaliste Oubeidillah Mchangama ».

 

Dans son communiqué, le Syndicat a tenu enfin à rappeler que « le chef de l’Etat, Azali Assoumani, avait décrété l’année 2020 comme celle de la lutte contre la corruption. Quant à l’ancien patron de la diplomatie comorienne, Souef Mohamed El -Amine, durant la présentation de ses vœux à la presse en janvier dernier, il avait déclaré que l’année 2020, serait celle de la liberté de la presse. Force est de constater alors que 2020 tire à sa fin mais que les deux vœux sont restés pieux ».

 

Andjouza Abouheir

 


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