La Gazette

des Comores

Encadrement des tarifs des télécommunications / L’ACTIC répond à l’ANRTIC

Encadrement des tarifs des télécommunications / L’ACTIC répond à l’ANRTIC © : HZK-LGDC

Après la conférence de l’ANRTIC, le bureau de l’ACTIC tacle l’Agence régulatrice. Hamidou Mhoma fait alors savoir que si la décision est maintenue, Comores télécom risque de couler encore plus. Il demande à l’organe régulateur de chercher là où il y a le problème car selon lui il n’y a pas de liens de causalité entre ces tarifs et la baisse du chiffre d’affaires.


Suite à la décision de l’Agence Nationale de la Régulation des TIC (ANRTIC) sur l’encadrement des tarifs de la data mobile, l’ACTIC (Association Comorienne des TIC) qui avait demandé le « retrait immédiat » de cette décision, vient de saisir le tribunal. En conférence de presse ce jeudi, Hamidou Mhoma, président de l’Association des TIC a fait savoir qu’une première audience a bien eu lieu mais que « l’avocat de l’ANRTIC a soulevé une exception pour expliquer que la plainte a été portée devant un juge de référée ce qui ne devait pas être le cas ». « Leur décision va entrer en vigueur le 1er décembre prochain raison pour laquelle nous avons saisi le juge de référé. Nous n’allions pas attendre sa mise en exécution pour les attaquer en justice d’autant plus que rien n’empêche l’ANRTIC de se présenter devant le juge de référé », explique Hamidou Mhoma en annonçant que le juge aurait décidé de délibérer sur ce dossier le samedi prochain.

 Se justifiant sur cette hausse, l’ANRTIC parle de la baisse depuis quatre ans du chiffre d’affaires de la Société Comores Télécom. Selon Hamidou Mhoma, les arguments avancés par l’ANRTIC sont non-fondés. « Il y a quatre ans, il n’y avait pas de concurrence alors que le chiffre d’affaires commençait à baisser. Telma de son côté vient de rentrer dans le marché cela fait trois ans. Il est tout à fait normal que le chiffre de Comores Telecom baisse car il y a un deuxième concurrent », poursuit-il. 

Ce dernier se dit vraiment surpris de la confusion faite par l’ANRTIC sur la baisse du chiffre d’affaires de Comores Télécom. Il est allé jusqu’à dire que c’est la baisse de la rentabilité. « La baisse du chiffre d’affaires de Comores Télécom est normal. Il y a d’autres éléments qui expliqueraient cette baisse comme le changement de contrat au niveau de l’interconnexion car Comores Télécom a signé des nouveaux contrats avec des opérateurs qui vendent plus cher la destination Comores », précise-t-il en affirmant que « il y a un élément que les gens ne savent et c’est que depuis peu, les communications internationales entrant aux Comores sont taxées et cela réduit le volume. Donc, cette baisse d’activités est inéluctable. Par contre, si Comores Télécom maintient cette politique de baisse de tarifs, elle va attirer le maximum de personnes qui vont utiliser leurs services ».

Le conférencier rappelle que  la concurrence sur le marché des télécommunications est embryonnaire et qu’il n’y avait pas de raison que l’ANRTIC s’immisce dans ce jeu. « Elle devait laisser la concurrence évoluer, laisser les opérateurs décider s’il y a lieu d’ajuster tel ou tel tarif. Ce n’était pas son rôle même si elle est le régulateur », lance-t-il. Pour ce qui est des offres de data mobile entre les deux opérateurs, Hamidou dit que la différence n’est pas énorme. « Si on dit que Telma ne vend pas à perte c’est parce qu’elle a moins de gens et elle a des frais de structure qui sont moindre ce qui explique sa situation », réaffirme-t-il. Le président de l’ACTIC regrette que l’ANRTIC exige aux consommateurs de payer pour les pertes de Comores Télécom.

« Ce n’est pas à nous en tant que consommateurs de payer les déficits et la mauvaise gestion de Comores Télécom. Qu’on leur demande tout simplement de maintenir les tarifs et de donner accès à plusieurs usagers à terme, ils reviendront dans une situation normale où ils peuvent gagner de l’argent », estime-t-il. Hamidou Mhoma précise que vouloir gagner de l’argent tout de suite par la data mobile serait une erreur de l’ANRTIC et les conséquences de cette décision pourraient être pires que la situation que connait aujourd’hui Comores Télécom. Justifiant que les nouvelles offres de la société d’Etat ne datent pas d’un an alors que la baisse aurait été constatée depuis quatre ans, Mhoma précise qu’il n’y a pas de liens de causalité entre ces tarifs et la baisse du chiffre d’affaires. « Que l’ANRTIC cherche les problèmes ailleurs pas sur les tarifs et qu’elle laisse les opérateurs travailler comme il faut, gage d’une bonne concurrence », conclut-il.

 

A.O Yazid

 

 

 


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