Le président de la République a annoncé une série de mesures pour prévenir contre le Covid-19. Parmi elles, le rassemblement de plus de 20 personnes. Toutefois, dans les lieux de détention ces mesures ne seront pas prises en compte surtout avec la surpopulation carcérale à la Maison d’arrêt de Moroni. Toutefois, la CNDHL lance un vibrant appel aux autorités compétentes pour trouver une solution.
La sensibilisation contre le Coronavirus est primordiale pour barrer la route à l’épidémie. Après les mesures annoncées par le président de la République, la phase de sensibilisation a été déclenchée la semaine dernière. Sur les lieux de détention, la situation n’est pas à prendre à la légère. Avec une capacité d’accueil de 100 détenus, la Maison d’arrêt de Moroni est bondée avec 175 prisonniers serrés comme des sardines. A Anjouan, ils sont 76 pour une capacité de 90 détenus et 25 à Mohéli.
« A la maison d’arrêt de Moroni, on peut voir une chambre avec plus de 60 personnes. Ils reçoivent leur repas quotidien mais ce qui est alarmant est le manque d’hygiène », lance un haut responsable de l’administration pénitencier. Ce dernier qui a requis l’anonymat appelle les autorités à vite réagir pour protéger cette population carcérale. « La semaine dernière, on a interdit les visites pour pouvoir réduire le champ de contamination en cas d’apparition de cas dans notre pays », dit-il, avant d’ajouter que « en dehors de cela, rien n’a été fait. On a juste l’eau et du savon pour se laver les mains ».
De son côté, le ministère de la santé compte intervenir dans l’ensemble des prisions tout en misant sur la sensibilisation. « Actuellement, ils doivent se laver les mains avec du savon régulièrement et respecter les mesures annoncées par le chef de l’Etat », montre le Dr Chamssoudine Mohamed, le responsable des maladies non transmissibles au ministère de la santé. Pour lui, il est impensable de libérer ces prisonniers mais de les sensibiliser afin de se protéger contre le COVID-19. « Dans les prochains jours, nous allons entamer des sensibilisations dans les prisons afin de montrer comment se comporter face à la maladie », poursuit-il.
De son côté, la Commission des Droits de l’Homme et des Libertés s’inquiète de la situation des détenus tenant compte de la surpopulation carcérale et dont les contacts sont inévitables. Elle déplore « l’insalubrité constatée dans les maisons d’arrêt et qu’aucune disposition ne soit engagée par les autorités compétentes pour assurer l’hygiène de cette frange fragile de la population ». Elle lance un vibrant appel aux autorités afin qu’elles prennent rapidement des mesures de prévention du COVID-19 au profit des détenus par la distribution urgentes des produits hydro alcooliques au sein des 3 prisons et le désengorgement des maisons d’arrêt pour la libération des détenus en fin de peine.
Andjouza Abouheir
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