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Séminaire parlementaire régional : Quatre questions au député Soulaimane Mohamed

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Séminaire parlementaire régional : Quatre questions au député Soulaimane Mohamed © : HZK-LGDC

Après deux jours d’échanges entre parlementaires comoriens et étrangers, le député de Hamahamet issu de l’Updc répond à nos questions notamment sur le thème consacré au « rapport entre majorité et opposition ».


Question : Au cours de votre intervention, vous aviez déclaré qu’on ne peut pas parler de rapport entre majorité et opposition mais plutôt entre pouvoir et opposition. Vous voulez bien éclairez nos lanternes ?

Soulaimane Mohamed : En réalité les deux notions restent valables aux Comores. Mais compte tenu de la charpente constitutionnelle que nous avons adoptée depuis 2001 et qui heureusement nous procure de la stabilité, et qui a consacré l’essentiel sur la tournante et l’autonomie des îles, la présidentielle nous offre trois candidats au lieu de deux pour que les comoriens choisissent un des deux,  auquel cas on aura forcement un qui va obtenir plus de 50% et l’autre moins de 50%. Dans ce dernier cas on pourrait parler de majorité et d’opposition.

Dans le cas actuel, puisque notre constitution veut que trois candidats soient retenus, il peut arriver que celui qui est au pouvoir obtienne moins de 50%. Il n’en demeure pas moins qu’il est légal et légitime mais la majorité se trouve de l’autre coté. Donc on n’est pas obligé de parler de majorité et d’opposition. On peut également parler de pouvoir et opposition.

Question : Et c’est quoi exactement le corollaire de la situation actuelle ?

SM : C’est que le président de la république se trouve dans l’obligation de travailler en cohabitation. Il faut que les partis travaillent de concert pour avoir cette majorité qui est une finesse et une élégance politique…

Question : Il y a madame le maire de Bambao Ya Mboini qui se demande s’il y aurait des textes qui interdisent le nomadisme politique…

SM : On ne peut pas parler de nomadisme politique. Un député, une fois élu, il représente la nation. Il doit donc tenir compte des intérêts de la nation. Il peut, certes, être issu d’un parti politique mais ce sont les intérêts de la nation qui priment sur ceux de son parti. Cela ne veut pas dire non plus qu’il n’y ait pas nomadisme. Mais à ma connaissance, il n’y en a pas.

Question : Sur les rapports entre opposition et pouvoir, le député guinéen a déclaré que pour assurer la stabilité, ils attribuent certains postes à l’opposition. Même ton pour Maurice. Qu’en-est-il de votre point de vue ?

S.M. : C’est une notion très importante. Moi-même je fais partie des initiateurs du changement du règlement intérieur. Quand je suis venu au parlement et vu le Règlement actuel, j’ai ressenti la nécessité de l’améliorer et l’adapter à l’évolution de l’institution. C’est un droit des plus démocratiques aux Comores. Vous savez que ce sujet fait l’objet d’un bras de fer entre députés. Mais je suis persuadé qu’avec ce séminaire, nos chers députés auront compris la nécessité de reformer notre règlement intérieur. Dans beaucoup bien d’aspects. Pas seulement sur la représentativité. Les répartitions se font sur des bases géographiques : un vice-président d’Anjouan, un de Mohéli et un de la Grande-Comore. Il faut donc une reforme qui tiendra compte de cette notion majorité-opposition.

 

Propos recueillis par Toufé Maecha

 

 


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