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Démission du 1er adjoint au maire de Moroni / Un divorce après deux ans de mariage sans amour

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Démission du 1er adjoint au maire de Moroni / Un divorce après deux ans de mariage sans amour © : HZK-LGDC

Le premier adjoint au Maire de la capitale a démissionné de ses fonctions de Maire par intérim. Dans une lettre adressée au préfet du centre Mustapha Chamsoudine a étalé au grand jour, ses divergences profondes avec le ministre de l’intérieur mais aussi avec certains employés de la commune qui ont conduit à sa démission.


« J'ai le regret de vous informer (…) que je suis dans l'obligation de mettre fin à mes fonctions », c'est par ces mots que le premier adjoint au maire de la capitale annonce sa démission dans une longue missive adressée au préfet du centre. Des divergences surgissent presque dix mois après avoir succédé au maire titulaire Mohamed Daoudou alias Kiki devenu ministre de l'intérieur.

Le premier couac entre les deux figures politiques de la capitale surgit dès les premiers jours, quand le maire promu premier flic du pays n'a pas voulu déléguer les pouvoir et la signature au premier adjoint comme dit-il, il devait l'être. « Le ministre de l'intérieur continue à mener son rôle de maire malgré sa nomination », a-t-il souligné avant d'ajouter que son rôle de maire est reconnu par la population, grâce dit-il à sa présence permanente à l'Hôtel de ville.

Se revendiquant plusieurs actions à son actif, entre autre l'interdiction des sachets et emballages en plastique, le suivi du dossier de la signalisation verticale et horizontale des routes de Moroni, la signature d’une convention avec le Japon pour le tri sélectif et la valorisation des déchets, M. Chamsoudine fait savoir que s'il cite quelques actions, s’est qu'il connaît et apprécie l'engagement du préfet du centre pour « une capitale saine et agréable, un des atouts nécessaires à l'attrait touristique des Comores ».

Ce qui a achevé de convaincre le premier adjoint au maire, semble-t-il serait le bras de fer entre le ministre de l'intérieur et lui-même. Il regrette les décisions du premier flic qui intervenaient à l'en croire à contre-courant des siennes. Il cite entre autres la lutte contre les conteneurs et la cabanons sur les bords de routes : « que le ministre est venu contrarier ». Il soulève enfin la désobéissance du « staff de l'administration de la mairie recruté par lui-même (Mahamed Daoudou : ndlr) dont certains refusent de m'obéir et font tout pour bloquer mes initiatives ». Et de s’interroger : « comment peut-on comprendre que le ministre-maire puisse partir à l'étranger à quatre reprises sans en informer la municipalité ».

Pour rappel, le ralliement de Mustapha Chamsoudine à la liste de Mohamed Daoudou avait surpris plus d'un. Un divorce politique qui survient après deux ans de mariage sans amour entre ces deux jeunes figures politiques de la capitale. Une démission qui risque de créer un vide juridique d’autant qu’une majeurs partie des conseillers municipaux (listes Juwa et Moroni ya lewo na maudu) ont contesté l’élection de Mohamed Daoudou comme Maire de la capitale, et refusent toujours de siéger.

 

Maoulida Mbaé

         

 

     


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