La Gazette

des Comores

Décès de major Hakim Bapalé : « Du jamais vu » selon l’opposition

Décès de major Hakim Bapalé : « Du jamais vu » selon l’opposition © : HZK-LGDC

Les circonstances très troubles entourant le décès d’un militaire à la retraite et son enterrement hâtif tel que le reconnait le gouvernement, fait réagir l’opposition laquelle exige une enquête.


Une semaine ou presque. C’est le temps qu’il aura fallu à l’opposition pour réagir sur le décès de l’adjudant-chef Hakim Bakar, célèbre sous le surnom de Bapalé. Ce militaire à la retraite a été arrêté le mercredi 7 avril pour « tentative de déstabilisation ». Il est décédé le même jour dans des circonstances encore floues dans le camp militaire de Sangani à Anjouan. Il est enterré le soir, avant d’être déterré le lendemain par ses proches pour être enterré de nouveau après le lavage mortuaire d’usage.

 

Alors que jusqu’ici les réactions venaient uniquement des autorités, l’opposition a enfin brisé le silence mardi dernier lors d’une conférence de presse. Si dans leur communication officielle déclinée en langue française sur deux pages ils n’ont pas daigné mentionner le nom du regretté, encore moins s’atteler sur l’évènement en question, c’est lors de l’intervention en langue nationale que les opposants d’Azali ont essayé de rectifier le tir.

 

C’est Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire exécutif du Front commun de l’opposition qui a été chargé d’acculer le régime sur ce sujet. « Les évènements récents d’Anjouan démontrent combien ce régime est sanguinaire. Qu’une personne soit torturée et enterrée en catimini, c’est du jamais vu dans notre pays ! », a cogné cet ancien prisonnier politique sous le même régime. Rappelons que le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête « pour que tout responsable d’acte répréhensible, que ce soit de l’armée ou de la population soit poursuivi afin que justice soit rendue au défunt ».

 

Dans cette rencontre avec les médias où le sujet principal a beau être la fin du mandat d’Azali Assoumani, l’opposition affirme que « les démocrates comoriens et le peuple tout entier ont certes compté leurs prisonniers et leurs torturés, leurs blessés et leurs morts, mais ils ont ainsi gagné en plus d’engagement, en plus d’élargissement des rangs, en plus d’unité et de solidarité combattantes ». Des faits qui aux yeux de l’opposition ont conduit le régime « à s’attirer la haine générale et le rejet de l’immense majorité des Comoriennes et des Comoriens ». Le Front commun appelle la population à « déclencher partout les formes d’actions démocratiques dans l’objectif de libérer définitivement les Comores de la dictature sanguinaire obscurantiste d’Assoumani Azali ». 

 

Andjouza Abouheir

 


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