La Gazette

des Comores

Détention de l’ancien président Sambi / L’avocat dénonce « des pratiques d’un autre âge »

Détention de l’ancien président Sambi / L’avocat dénonce « des pratiques d’un autre âge » © : HZK-LGDC

L’avocat de l’ancien président Sambi s’est exprimé hier mercredi sur la détention provisoire de son client. Me Ahamada Mahamoud regrette entre autre la surveillance systématique, par un agent de la gendarmerie, de ses entretiens avec M. Sambi. Du jamais vu dans sa carrière d’avocat. Une violation du droit de la défense.


Me Ahamada Mahamoud dénonce la surveillance dont font l'objet ses entretiens avec son client, l’ancien président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Ce dernier, détenu à son domicile à Voidjou, est inculpé pour « corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux et forfaiture ». Mardi dernier, Me Ahmada Mahamoud découvre avec stupéfaction que toutes ses conversations avec son client sont surveillées par un gendarme, omniprésent.

 

« Quand je me suis rendu à Voidjou pour m’entretenir avec mon client, j’ai découvert la présence d’un gendarme qui doit suivre de près les discussions entre le président Sambi et qui que ce soit, ceci pour ensuite rendre compte à ses supérieurs. Une situation vraiment inacceptable », regrette Me Ahamada Mahamoud. Outré, cet avocat au barreau de Moroni a contacté le juge d’instruction en charge du dossier et lui a fait part de cette situation inédite.

 

Le lendemain, il lui adressera un courrier. « Je veux que ces choses changent car ce n’est pas une manière de procéder. Sinon, je ne serai pas en mesure de bien défendre mon client », poursuit-il. L’avocat de M. Sambi citera l’article 116 du code de procédure pénale comorien stipulant qu' « après inculpation d’une personne, celle-ci peut s’entretenir avec son avocat et que si le juge décide d’interdire une quelconque autorisation, la loi le lui autorise pour une période de 10 jours renouvelables. Mais qu’en aucun moment, cette interdiction de communiquer ne concerne le conseil ».

 

« Dans ces conditions, mon client a sûrement des confidences à me faire et ne peut pas le dire en face du gendarme. Si les autorités comoriennes continuent d’agir ainsi, de me planquer un agent de la gendarmerie, de même qu'assister à nos rencontres, je me verrais dans l’obligation de ne pas me rendre à ce lieu parce qu'à un aucun moment, je ne peux admettre un tel comportement! », fustige Me Ahamada Mahamoud pour qui « le fait que la brigade de Moroni dépêche un agent pour assister à nos conversations est une pratique d’un autre âge ».

 

Il invite les autorités compétentes à laisser de côté les passions et observer strictement les dispositions du code de procédure pénale, et de mettre un terme à ces pratiques. « Ces éléments là ne font pas honneur à notre pays et montrent encore une fois que ce dossier dépasse la limite de l’envisageable », conclut-il.

 

Mohamed Youssouf

 

 


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