La Gazette

des Comores

6 juillet 1975, 6 juillet 2017 Pour la jeunesse, que signifient 42 ans d’indépendance ?

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6 juillet 1975, 6 juillet 2017 Pour la jeunesse, que signifient 42 ans d’indépendance ? © : HZK-LGDC

Halima Mohamed (ZamZam Elhad), poète et slameuse : Naître après l'indépendance c'est naître libre. C'est donc une chance. Et plus j'apprenais l'histoire des indépendances qui souvent ont été acquises au prix du sang, plus je me réjouissais de savoir que nos pères et


grand-pères avaient obtenu la notre sans la moindre goutte de sang. Mais très vite cette chance allait se transformer en désespoir. À ma naissance j'étais de la génération "indépendance + 22" Aujourd'hui j'ai atteint "indépendance+42" et les années déjà vécues ne cessent de ternir ma chance natale. Que de la misère. Plus les gouvernements se succèdent et plus les Comores s'engouffrent dans les profondeurs d'une misère partiale. Celle qui épargne quelques uns et terrasse la grande majorité du peuple. Une politique de copinage, de voisinage persiste encore et encore et les compétents sont écartés du plateau. Les politiciens pillent nos greniers, s'empiffrent et laissent pourrir la population. La pauvreté persiste et durant ces dernières années on assiste à une perte des valeurs et de la dignité humaine. Délinquance et prostitution s'accroissent de manière exponentielle. Entre mourir de faim ou survivre honteusement, bon nombre se voient vendre leurs corps à nos capitaines. Les choses de première nécessité manquent. Des jeunes meurent dans leur désespoir et finissent par se tuer dans un kwasa, dans nos eaux ou dans des bateaux, au fond de mers lointaines, à la recherche d'un eldorado (…).  Et malgré tout ça, le peuple semble toujours endormi. Malgré cette pauvreté, malgré cette misère, une fumée de promesses brouille le peuple. Celui-ci refuse de se réveiller et continue à croire à des mirages (…)

Ait-Ahmed Djalim, Président de Ngo’shawo :

Pour ma part, je pense que l'indépendance représente la naissance de notre Etat-Nation et la libération du peuple comorien contre toute domination étrangère. Malheureusement, force est de constater que nous ne sommes pas entièrement et totalement libres ni autonomes d'un point de vue politique et économique. Une partie de notre territoire est toujours illégalement occupée et nous ne gérons pas à nous seuls notre monnaie. Si je ne peux pas dire que notre indépendance est un échec, je ne dirai pas non plus que c'est une réussite au vu de sa gestion et du quotidien difficile du peuple comorien. Nos dirigeants actuels et passés en portent l'entière responsabilité. Pour finir je pense que la jeunesse comorienne, délaissée et oubliée par les politiques et programmes de développement, ne doit plus attendre désespérément les fruits de notre indépendance. Elle doit désormais et dès maintenant s'engager activement et davantage pour cette quête permanente de développement et de progrès de notre cher pays.

Mlanao Roland Samira, journaliste à Hayba FM :

Independence, liberté, choix, lumière. Suis-je contente d'être née après cette date ? Oui, avec un grand O. Avoir entendu les histoires de nos aïeux pour la lutte de la souveraineté des miens me rend triste surtout que mon pays ne cesse de s'engouffrer dans la désillusion. Si j'étais née avant cette date je serai sûrement morte d'angoisse. Car je ne supporterai pas de me voir des années après que la liberté d'expression soit remise en cause. Je ne supporterai pas cette peur qu'a le comorien envers le mzungu (blanc), je ne supporterai pas l'escroquerie que fait chaque gouvernement au pouvoir. Je ne supporterai pas de voir que même l'éducation n'est pas prise au sérieux et enfin je ne supporterai pas non plus de voir la majorité des jeunes au chômage (…)

 

 

Rassemblés par Toufé Maecha

 

 

 

 


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