La Gazette

des Comores

Les colonisations passent, les nations ne sommeillent qu’un temps

Les colonisations passent, les nations ne sommeillent qu’un temps © : HZK-LGDC

Le nombrilisme étant l’apanage de nos concitoyens dans les îles de la lune, nous sommes condamnés à errer dans les méandres de la politique politicienne pour un bout de temps. Notre pays passe son temps à élaborer des programmes et des projets mais s’est toujours refusé à se donner les moyens de les mettre en œuvre, préférant multiplier les emplois improductifs dans les sphères de la nomenklatura publique.


Or nous savons tous pertinemment que sans le développement d’un secteur privé dynamique et innovant, appuyé par une fonction publique performante, aucune avancée réelle ne sera possible dans le développement que nous appelons tous de nos vœux. Alors que nous paraphons chaque jour des documents pour lutter contre la pauvreté, nous avons le plus grand mal dans la mise en œuvre.

 

Notre microcosme ne doit pas se limiter à des analyses descriptive et explicative de notre situation. Personne ne s’est aventuré à faire une petite évaluation du travail accompli dans les départements et services des îles autonomes. Il arrive souvent que les agents ne se connaissent pas entre eux, faute bien sûr, de n’avoir jamais eu rien à faire. Et pourtant, le temps passe et d’autres prétendants sont dans les listes d’attente.

 

Cependant, il serait sans doute abusif de condamner quiconque dans une situation où chacun a le regard tourné sur ses propres intérêts au détriment de l’intérêt collectif. L’ensemble des acteurs contribuant ainsi finalement à discréditer l’idée que l’on puisse œuvrer pour l’intérêt du plus grand nombre.

 

Irrémédiablement, nous nous retrouvons dans ce que nous écrivons depuis des lustres : Le microcosme est devenu le cadre où les différents leaders s’interdisent mutuellement toute expression d’une quelconque originalité ou d’une quelconque combativité. En effet, on se frotte les mains devant l’inconsistance du régime, tout en veillant à ce qu’aucun partenaire ne parvienne à bien se positionner en vue d’échéances inévitables.

 

Finalement, on se surprend à noter que le seul consensus réel de notre classe politique consiste d’une part à se partager le pays en autant de portions congrues et d’autre part, à glisser des peaux de bananes vers l’autre soi-même pour lui donner des coups de gourdins à l’occasion et tant pis pour ceux qui croyaient révolu le temps des sultans batailleurs !

 

Et pourtant nous sommes tous convaincu que le pays dispose des ressources humaines pour faire face aux défis d’un monde en plein bouleversements. Le pays dispose de suffisamment de patriotes qui ne sont pas prêts à faire la courte échelle à des réseaux dont on connait le mal qu’ils ont fait à ce pays.

 

Par ailleurs, les évènements malheureux qui continuent à se produire à Maoré, montrent si besoin est, les limites de l’occupation coloniale. A quelque chose malheur est bon, dit un adage gaulois. Nos frères maorais sont en train de voir défiler sous leurs yeux, les conséquences d’une colonisation. Nous rappelant au passage Aimé Césaire dans son « Discours sur le colonialisme », qui disait : « Ma seule consolation est que les colonisations passent, que les nations ne sommeillent qu’un temps et que les peuples demeurent ».

 

Mmagaza

 

 


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