La Gazette

des Comores

Le 6 Juillet 1975, le désespoir dans l’espoir.

  •  
  •   admin
Le 6 Juillet 1975, le désespoir dans l’espoir. © : HZK-LGDC

Certainement, la date du 6 juillet 1975 reste dans la mémoire de chaque Comorien comme celle où, l’enfant de Domoni ya Ndzuani AHMED ABDALLAH ABDERMANE, devant la chambre du Conseil à Moroni a défié l’autorité française pour proclamer unilatéralement l’indépendance des Comores.


De Ngazidja, à Ndzuani et Mwali, à l’exception de Maoré qui « a choisi de rester française » à la suite d’une consultation organisée par la France, l’espoir était grand. Les Comoriens ont applaudi, chanté et danser pour célébrer ce moment historique tant attendu pour la liberté du pays et du peuple. Croyant remettre les Comores aux mains des Comoriens, le peuple a cru faire tomber les chaines de l’esclavage et de la colonisation sans que la terre puisse absorber le sang de qui que ce soit, contrairement aux autres pays africains qui ont du passés par les armes pour arracher leurs indépendances par la force. Il fallait un homme de la carrure d’AHMED ABDALLAH pour avoir un tel succès.

Que peut-on dire après ? Les années passent et le pays est sur la mauvaise marche. Nombreux sont les Comoriens aujourd’hui déçus par cette liberté. Et pourtant, si on n’est pas prétentieux elle devrait nous rendre service. On parle de l’indépendance des Comores ce qui ne signifie pas seulement une ouverture à la liberté mais que désormais on doit se prendre en charge et construire notre avenir (financièrement, économiquement et même militairement) sans l’intervention d’une puissance ou organisation étrangère. 

Le 6 juillet 2020, les Comoriens observent avec gravité et solennité les 45 ans de souveraineté du pays et chacun va de son bilan globalement loin d’être approuvable. Aujourd’hui notre indépendance se résume par la lutte pour accéder au pouvoir et le maintien au pouvoir par la force au risque de mener le pays dans des graves dérives par des reformes interminables et des élections controversées, des coups d’Etat et la montée des mouvements de déstabilisations.

Au bout du compte, dans tout cela, on se rend compte que le soif du pouvoir est motivée par ce que nous pouvons résumer par le besoin pour certains de « se servir et non pour servir ». L’économie est mise à mal. Chacun se serve la part du gâteau commun au détriment du peuple. Le pays n’avance pas. Notre ascenseur est délibérément bloqué. On n’a l’impression que notre indépendance se justifie par un  seul objectif que l’on puisse siéger dans les instances internationales aux mêmes titres que les autres pays. 

 

AMBDOU-ROIOUF ABDOU

Juriste en droit public


Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.