La Gazette

Le président Azali a prononcé deux importantes allocutions, l’une pour les vœux de la fin de l’Année et l’autre pour l’ouverture du séminaire gouvernemental du bilan des 7 mois de l’action du gouvernement.

Nous nous sommes intéressés à examiner les mots employés pour voir si l’on pouvait déceler quelque part un certain nombre de pistes de la pensée présidentielle pour cette nouvelle Année. D’emblée, le mot qu’il a le plus employé dans ses vœux est le mot pays. Il l’a employé 31 fois. Et à l’ouverture du séminaire, il l’a employé quatre fois. Comme quoi ce concept constitue un point clé du président pour ce qui est de sa perception spatiale.

On aurait pu s’attendre à voir le mot économie prendre de la place vu le contexte actuel, mais on le trouve employé une fois dans les vœux et deux fois dans l’allocution d’ouverture. Or le président voudrait faire des problèmes économiques son cheval de bataille. Certains concepts ont été carrément mis à la trappe comme les mots agriculture, pêche, aménagement. Ils sont quasiment les grands absents or nous savons que ces secteurs sont et seront des gros pourvoyeurs de main d’œuvre.

Le mot Université se retrouve huit fois dans les vœux et deux fois dans l’allocution d’ouverture, c’est un peu normal dans la mesure où le colonel se présente toujours en géniteur de l’institution.

Maoré a figuré dans l’allocution du séminaire mais pas sur les vœux, peut-être pour montrer que la question ne reste pas un vœu pieux.

Les mots communication et Internet sont absents dans les deux allocutions ainsi que le mot corruption. Quelques concepts clés sont aussi absents comme bailleurs de fonds, médias, concurrence, corruption, tournante….

Il ne faudrait pas peut-être en tirer des conclusions hâtives à la lecture de ces deux allocutions. Cependant elles permettent à certains spécialistes sous les cocotiers de se faire quelques idées sur les priorités du chef de l’Etat dans sa gouvernance.

Certains analystes pensent que les discours du chef de l’Etat manquent de souffle pour projeter l’opinion vers des horizons meilleurs. Il est pris entre son souci d’être rigoureux dans la formulation de ses projets mais aussi dans l’idée de partager une vision d’un monde meilleur à portée de mains.

Aussi, convient-il de revenir toujours au talon d’Achille du régime, à savoir l’absence d’une vraie politique de communication qui fait fi des pesanteurs et qui communique avec fraicheur et avec une rigueur qui se base sur les faits.

Tant que l’Ortc et les autres médias du gouvernement avanceront avec une épée de Damoclès suspendue sur eux, l’opinion observera tout ce qui se passe comme les spectateurs d’une commedia dell’arte. Et l’on continuera à avancer sans repère dans un monde devenu un village planétaire. En attendant que les Comores deviennent un pays émergent à l’horizon 2030.

Mmagaza

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