La Gazette

des Comores

Combats anachroniques « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur ». Un personnage de Cocteau :

Combats anachroniques « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur ». Un personnage de Cocteau : © : HZK-LGDC

Dans les îles de la lune, nous passons notre temps à tuer le temps. Et pourtant, quand nous avons à réaliser une tâche, nous courons après ce temps. En réalité, nous aimons nous donner l’impression que nous réalisons des choses extraordinaires quand nous nous essoufflons à mettre en pratique une activité donnée. Pour certains, cela leur permet de n’avoir pas de compte à rendre, dans la mesure où, on pourra toujours justifier des dépenses inconsidérées, liées à l’urgence.


Aussi il existe une certaine confusion, entre ce qui est prioritaire et ce qui est urgent. Chez nous, nous nous servons de ce qui est urgent pour noyer certaines priorités dans le pays. En termes de gouvernance, on est passé progressivement de la situation coloniale à une situation où on est dirigé par des préceptes issus du discours technocratique des institutions internationales. Avec tout ce que cela comporte d’effets collatéraux.

 

Il n’est pas inutile de rappeler que la plupart des programmes économiques mis en œuvre par les pays pauvres sont « dictés » par ces honorables institutions. Sans pour autant dédouaner nos dirigeants sur les responsabilités qui sont les leurs, on devrait demander à ce qu’une évaluation soit faite sur la part de propositions issues des responsables de nos pays dans ces programmes.

 

En d’autres termes, dans un pays où les lois sont toujours vécues par certains comme des entraves qu’il convient de contourner ou tout simplement d’ignorer, il faudrait revoir notre approche des problèmes. Il serait souhaitable que les administrations revoient leur façon d’appréhender leurs rapports avec leurs administrés et appliquent une gestion axée sur des résultats, à l’instar des projets. Sans cela, nos administrations continueront à se remplir de fonctionnaires « non renseignés » selon le jargon consacré.

 

Il nous parait cependant chimérique et inopérant de traiter les problèmes, seulement sous l’angle du binocle des institutions internationales. Compte tenu de la nature de notre pays, nous sommes dans l’impossibilité d’appliquer la théorie économique classique pour l’analyse des coûts et bénéfices. Nous devons creuser d’autres pistes et cela est possible dans ce monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication

 

Face à cette situation, tout un ensemble de questions exige d’être résolu pour que ce sujet soit convenablement traité. Il faudrait que les différentes structures de la sphère politique, adoptent des mesures à la hauteur des enjeux. Tergiverser à tout bout de champ, ne fera qu’empirer le mal. Il ne s’agit pas ici, de mettre un cautère sur une jambe de bois et penser pouvoir s’en tirer à bon compte.

 

Le microcosme sous les cocotiers a toujours pensé que le changement d’institutions est la panacée. Les pays qui ont connu un développement maitrisé sont ceux qui ont assuré une stabilité politique en promouvant une classe moyenne responsable. Le fait essentiel demeure que les îles de la lune sont toujours dans l’ornière. Le microcosme politique sous les cocotiers doit prendre la mesure, du temps perdu, dans des combats anachroniques au vu des enjeux actuel.

 

Mmagaza

 


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