La Gazette

Le préavis de grève annoncé par le syndicat du port de Moroni pour le 29 juillet a été levé au cours d'une conférence de presse tenue hier mercredi. Un compromis semble être trouvé après la tenue d'un dialogue social entre les dockers du port et son employeur Moroni Terminal.

La grève annoncée par le syndicat du port de Moroni est évitée de justesse si l’on tient compte des déclarations tenues par les responsables syndicaux au cours d'une conférence de presse. Le compromis a été trouvé sur le principal point d'achoppement, à savoir la réévaluation de la prime de transport et la convention collective, deux exigences posées comme préalable à toute levée du préavis.

« La direction de Moroni Terminal s'engage à verser à partir du mois de juillet 2016 une prime de transport de 7000 KMF aux employés qui bénéficiaient d'une prime inférieure à ce montant ainsi qu'à ouvrir les discussions pour l'élaboration d'une convention collective spécifique à Moroni Terminal, en collaboration avec les ministères concernés et pour qu'elle puisse être applicable à partir de janvier 2017 », lit-on dans le procès-verbal sorti des deux réunions tenues successivement.

Une sortie de crise saluée par tous, à commencer par Docteur Masse président du syndicat des dockers du port de Moroni, qui apprécie l'esprit de dialogue qui anime la direction de cette société assurant la manutention du port de Moroni. « On a toujours cherché le dialogue social et je me réjouis qu'on l'ait encore une fois manifesté aujourd'hui », a-t-il déclaré. 

Dans cette conférence de presse Docteur Masse déplore l'absence de textes régissant certaines mains d’œuvres exercées dans le pays et qui font que de nombreux avantages échappent aux employés. D'après lui leurs revendications buttent le plus souvent sur l'absence des textes et demande cette fois-ci l'accompagnement des autorités pour l'élaboration d'une convention collective qui serait, à l'en croire, la clé qui leur ouvre l'accès à certains avantages qui leur reviennent de droit et que Moroni Terminal semble ne pas s'y opposer.

Même son de cloche pour Ali Mroipvili Soha et Ibrahim Youssouf Daho secrétaire général du syndicat et délégué du personnel du port de Moroni. Daho rejette la responsabilité des blocages souvent rencontrés aux dirigeants comoriens qu'il tient comme principaux responsables de leurs malheurs.

« Si aujourd'hui on ne gagne que les mêmes salaires de misère du temps de Golf Com, c'est parce certaines autorités d'alors ont imposé au nouveau concessionnaire de la manutention du port une ligne rouge à ne pas franchir. Alors qu'il est arrivé avec ses propositions à lui », a-t-il regretté.

« Le docker d'aujourd'hui n'est pas un journalier comme celui d'hier, mais un salarié qui cotise comme tout employé », a renchérit Ali Mroipvili alias Soha qui loue les efforts de son employeur pour l'amélioration des conditions de travail.

« Je vous assure que l'arrivée de Moroni Terminal a changé beaucoup de choses, notamment les formations des dockers, la mutuelle de santé et surtout la sûreté et la sécurité du docker », a-t-il fait savoir.

L'arrivée de cette société de droit comorien et dont Bolloré Africa Logistique est actionnaire majoritaire a considérablement amélioré les conditions des manutentionnaires au port de Moroni. Bien que les usagers déplorent quelque fois les tarifs appliqués par la société.

Maoulida Mbaé

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