La Gazette

des Comores

La Snpsf, sur la voie d’une discrète performance

La Snpsf, sur la voie d’une discrète performance © : HZK-LGDC

S’il y a des sociétés d’Etat ou établissements à capitaux publics qui ont su relever le défi, en termes d’indicateurs de performance, le cas de la Snpsf (société nationale de poste et des services financiers) est éloquent.


En 2016, le compte d’exploitation affichait 1,5 milliard de déficit. Ce chiffre amorce une baisse progressive dès fin 2017 (-898 millions), puis en 2018 (-749 millions) et 2019 (-119 millions). Un résultat global qui devrait être pour la première fois excédentaire fin 2020, si l’on en croit les dernières prévisions de la direction générale, qui préfère jouer la carte de la prudence tout en soulignant que c’est l’activité financière qui a tiré vers le haut le résultat global de l’Etablissement avec un bénéfice de 301 millions fin 2019, alors que l’activité postale accusait un déficit de 420 millions.

 

La Snpsf a même amélioré sa position au cours des trois dernières années en termes de parts de marché, selon le dernier rapport de la Banque centrale des Comores, en se classant au 3ème rang en termes de dépôt avec 17%, après l’Union des Meck (28,3%) et Exim Bank (15,6%). Cette amélioration serait imputable, selon le dernier rapport de la BCC, à « une maitrise des charges pour l’ensemble des établissements financiers ». Pour le cas de la Snpsf, l’on peut observer que les charges d’exploitation ont nettement baissé au cours des 3 dernières années, passant de 2,6 milliards en 2016 à 2,7 en 2018 et 2,5 milliards en 2019.

 

Contrairement à certaines critiques émises à l’endroit de l’institution, les récents rapports d’audit réalisés n’ont relevé aucune situation financière désastreuse et encore moins une société « à l’agonie », puisque la Snpsf affiche plutôt une bonne santé financière et l’on n’entend plus parler des scandales de détournements de fonds qui ont défrayé la chronique à une époque qu’on espère révolue. Interrogé par La Gazette des Comores, le président directeur général de la Snpsf, Nadjib Dakouane estime que les objectifs qui lui ont été assignés à sa prise de fonction en 2017 sont en passe d’être atteints, au prix d’un énorme chantier d’assainissement et restructuration de la boîte qui, en dépit d’un manque de personnel formé dans le domaine de la banque ou de la finance, et de l’inexistence d’un outil informatique moderne et performant, aura réussi son processus de redressement interne.

 

Le seul bémol sans doute reste l’arrêt des opérations de crédit décidé depuis 2 ans, alors que la situation actuelle de sa trésorerie (plus de 4 milliards fin 2020), permettrait de répondre aux nombreux besoins de financement de sa clientèle qui ne cesse de croire. Une demande qui attend toujours une réponse de la Banque centrale, dans un contexte économique où les autorités politiques appellent les institutions financières à accompagner l’émergence. Une bouffée d’oxygène qui contribuerait pourtant à « rétablir la confiance » avec des milliers de clients toutes catégories confondues (fonctionnaires, entreprises, etc.).

 

A trois mois de la dissolution de la Snpsf, prévue pour mars 2021, et qui donnera lieu à une séparation en deux entités distinctes, la banque postale d’une part, et la poste d’autre part, il serait opportun de maximiser les chances de succès de ce processus annoncé par décret présidentiel du 2 septembre dernier, en prenant toutes les dispositions et les garanties nécessaires, sans précipitation. Une expertise juridique et technique préalable permettrait sans doute de consolider les acquis et corriger les imperfections des expériences précédentes, depuis la première scission opérée au début des années 1990 qui a vu la séparation de l’OPT en deux sociétés : Comores Télécom et Snpsf.

 

El-Had S. Omar

 

 

 

 

 

 

 

          


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