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Comédienne et actrice, Sitti Thouraya Daoud n’est pas méconnue du grand public. Après une première apparition dans ‘Mon patron et moi’, cette jeune artiste revient cette fois dans le rôle principal (Capitaine Kala Massina) de la série ‘seconde zone’. Motivée plus que jamais à aller de l’avant dans le monde cinématographique, elle nous livre dans cette interview les hauts et les bas de sa nouvelle aventure. Interview.
Question: Tu as joué dans la série « seconde zone », comment as-tu vécu cette nouvelle aventure dans le monde du cinéma ?
Sitti Thourayat Daoud: Je suis comédienne et actrice. Cela faisait longtemps que je n’avais pas joué dans un film. J’étais plutôt tournée vers le spectacle vivant. Et passer du théâtre au cinéma n’était pas si évident. Les premiers jours étaient difficiles, puis j’ai retrouvé le rythme et c’était intense. Le tournage s’est déroulé à Mayotte en Octobre 2019, avec une équipe mixte : locale, de France et de La Réunion. L’équipe était géniale pendant toute la durée du tournage. Nous avons d’abord fait des essais puis nous avons enchainé les prises et les différents plans dans des conditions de tournage parfois très compliquées mais dans des décors exceptionnels et avec une équipe impliquée, débordant de courage et d’énergie. J’ai eu des difficultés administratives pour l’obtention du visa. Mon dossier était complet mais je ne pouvais pas déposer. Les jours de dépôt de demande de visa étaient limités et il fallait prendre rendez-vous. Je devais partir très tôt alors que c’était une période de rentrée, il y avait beaucoup de demandes. Grâce à l’intervention de la production, le Service Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) a pris ses responsabilités en main et enfin j’ai pu partir. J’ai pensé que j’allais rater le tournage, abandonner toute une équipe, et jeter le projet à la poubelle. Mais ce sont toutes ces incertitudes qui ont rendu le parcours intéressant…
Question: De quoi parle-t-on dans « seconde zone »?
STD: Seconde Zone est une série policière et fantastique qui se déroule sur une île fictive « DJÉZÉRÉ » imprégnée de magie vaudou. Sur Djezere il y a d'abord un culte du secret et du silence. C'est une île minuscule et tournée vers elle même. Une île avec ses propres règles en train de basculer brutalement dans la modernité. La lutte est âpre entre les familles autour du contrôle de l'immobilier et la préparation des élections. Dans le même temps, la rumeur d'une épidémie sur les îles voisines amène la mise en place d'un blocus pour éviter la contamination. Nul ne sait s'il s'agit d'un virus ou d'une simple rumeur. On y suit le quotidien de KALA, jeune femme flic de retour de métropole après plusieurs années et qui semble au cœur d'un drame personnel, elle va faire équipe avec Dominique alias SIRIUS, flic à l'ancienne et ambigu. Mais la découverte macabre d'un corps dans une baie reculée va venir remuer de lourds secrets et perturber la vie de tous en réveillant les démons du passé. Mais malgré les drames qui couvent, elle est un bouillonnement de jeunesse, on y découvrira ainsi les « Microbes » une bande de gamins des quartiers de tôles qui suit « Samsung » le grand frère passionné de radio.
Question: Qu’est-ce que cela apporte d’occuper le rôle principal dans un film surtout lors d’une première apparition au cinéma ?
STD: Bah… ce n’est pas la première fois que j’apparais au cinéma (rire)… Je suis l’actrice principale dans ‘’Mon Patron et Moi’’.
Question: Qu’est-ce qui t’a attirée à accepter ce rôle ?
STD: C’est plutôt le scénario. Le personnage m’a plu. Kala jeune femme flic, très droite, c’est quelqu’un qui peut être dure mais méthodique et il se trouve qu’elle a vécu des choses douloureuses (comme moi). Le fait de rencontrer un univers qui n’est pas le mien, flic, (je ne suis pas flic dans la vrai vie ‘rire’) fait partie des facteurs qui m’ont poussée aussi. J’aimais bien jouer avec tous ces mystères autour d’elle parce qu’on ne sait pas vraiment qui est cette fille, elle est difficile à cerner, tout ça est intéressant à explorer.
Question: Te sens-tu prête à faire carrière dans le secteur ?
STD: Effectivement je suis prête. J’ai toujours été prête tout en étant consciente qu’ici, nous ne possédons pas encore d’industrie cinématographique, et que le secteur des arts et de la culture a toujours été marginalisé et minimalisé.
Question: Comment as-tu atterri dans cette aventure?
STD: J’étais à Mayotte où je participais au programme « Ecole Nomade Mayotte 2019 » du Théâtre du soleil, et un des participants, Hervé Herelle (alias « Sirius », mon collègue dans la série) m’a parlé du projet et m’a encouragé à postuler en me donnant les coordonnées des réalisateurs, Cyril VANDENDRIESSCHE. Au départ je n’avais pas postulé, il n’y avait pas assez de détails sur l’offre. Tout était tenu secret. La fin de mon séjour approchait. Et puis, après plus d’un mois, je me suis décidée à envoyer un mail depuis Moroni, alors qu’il n y avait plus de rôle important. Et à ma grande surprise, la production m’a contactée, mon profil intéressait les réalisateurs. Mon casting à été fait par skype et j’ai finalement été retenue pour le premier rôle.
Question: La série est à son premier épisode, quand va-t-elle sortir officiellement ?
STD: Elle devrait sortir en mars 2020, malheureusement avec cette crise sanitaire mondiale le projet a pris du retard. Le premier épisode est actuellement en plein montage, mais il reste encore quelques scènes à tourner. On va donc attendre encore quelques mois avant la sortie. Cependant pour que Seconde Zone puisse voir le jour et dans la meilleure qualité, une cagnotte a été lancée depuis vendredi dernier sur la plateforme Ulule pour financer le reste de la post-production. Cette collecte va durer jusqu’au 12 juillet 2020. J’invite donc tout le monde à nous soutenir via ce lien (https://fr.ulule.com/seconde-zone/). C’est aussi le seul moyen d’obtenir, selon le montant de la participation, des liens de visionnage, affiches, DVD ou invitation à une projection privée. Pour suivre l’actualité de la série c’est sur Instagram @Secondezone_Serie, et sur la page Facebook « Echtra films ».
Question: Comment ce film a-t-il été financé ?
STD: Seconde zone est un projet indépendant entièrement auto-produit et auto-financé. C’est pourquoi nous avons besoin du maximum d’aide et de soutien afin de pouvoir finaliser ce projet. Nous avons besoin de 8 500 euros qui vont servir à financer l’étalonnage, le mixage, les droits musicaux et les frais de festivals.
Propos recueillis par A.O Yazid
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